Ramadan : un mois propice aux attentats terroristes
Si pour l'immense majorité des musulmans le Ramadan est un mois de paix et de purification, il est pour les djihadistes l'occasion de commettre des attentats terroristes meurtriers. En effet, pour les organisations terroristes comme l'Etat islamique, al-Qaïda ou encore les talibans afghans, le mois sacré est une période propice au djihad.
Déjà en 2015, Abou Mohammed Al-Adnani, le porte-parole de l’État islamique, diffusait un message expliquant que "Les meilleurs actes qui vous rapprochent de Dieu résident dans le djihad, alors accourez durant ce mois sacré pour envahir (des territoires) et tomber en martyrs, musulmans et djihadistes partout dans le monde, faites en sorte que le Ramadan soit un mois de malheurs pour les mécréants".
Et d'ajouter: "Celui qui est doué de raison doit prendre soin d’être constamment au djihad pendant le Ramadan car aucune adoration n’équivaut au djihad. Le djihad pendant le Ramadan n’équivaut en rien au djihad dans un autre mois".
Son successeur (al-Adnani a été tué en août 2016), Abou Hassan al-Muhajir, avait diffusé un message audio en 2017 sur la messagerie cryptée Telegram dans lequel il appelait à des attaques visant spécifiquement les occidentaux: "leurs marchés, leurs routes et leurs forums".
Même son de cloche du côté d'Al-Qaïda et des autres formations terroristes islamistes.
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"Dans le Coran, comme dans tout texte, on peut trouver ce qu’on veut. Pour l’immense majorité des musulmans en France et ailleurs, Ramadan est un mois de paix car il faut se montrer droit et généreux. Mais auprès des islamistes les plus radicaux, notamment ceux de l’EI, dont la grande force est de reprendre sans cesse des citations anciennes et des arguments tirés de la tradition, le djihad est présentée comme une valeur noble et valeureuse", expliquait Romain Caillet, spécialiste des mouvements djihadistes en 2016, à Slate.
En 2017, la période du Ramadan avait été marqué une série d'attentats violents, dont un particulièrement meurtrier qui avait coûté la vie à 150 personnes à Kaboul. En 2016, plus de 500 personnes avaient perdu la vie lors d'attaques terroristes au cours du mois sacré des musulmans, ce à quoi il faut rajouter les offensives terrestres conventionnelles menés en zone irako-syrienne par l'Etat islamique qui contrôlait alors de larges bandes de territoires.
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La perte de son territoire en Syrie et en Irak a amoindri les capacités militaires de l'Etat islamique. Toutefois, son retour à la clandestinité et sa nouvelle remontée en puissance pourrait faire de l'attentat un vecteur particulièrement meurtrier d'attaques dans les zones où il mène désormais une guérilla, par ailleurs de plus en plus efficace.
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