Syrie : les troupes du régime de Bachar al-Assad progressent vers Alep
Appuyés par un tapis de bombes largué par l'aviation russe et un puissant barrage d'artillerie, l'armée du régime de Bachar al-Assad continue son offensive ce mercredi 3 février vers Alep au nord-ouest du pays. La ville et sa région sont considérées comme l'un des fiefs des groupes rebelles modérés et les islamistes du Front al-Nosra (Al Qauïda en Syrie). Deuxième agglomération du pays et ancienne capitale économique de la Syrie, Alep revêt une importance stratégique pour tous les camps du fait de sa proximité avec la frontière turque.
Comme l'explique RFI, "des avions russes et syriens ont mené, en moins de 24 heures, plus de 250 raids sur les positions des groupes armés. Dans le même temps, des dizaines de canons de gros calibre et des lance-roquettes multitubes déversaient un déluge de feu, ouvrant le passage à l’infanterie".
L’agence officielle Sana a confirmé l’avancée du régime dans cette région. "Des unités de l’armée et des Forces nationales de défense (FND, une milice pro-régime, NDLR) ont rétabli la sécurité à Tall Jbine et Dweir al-Zeitoun, après que les terroristes du Front al-Nosra et les organisations takfiri (terme en général utilisé pour désigner des groupes djihadistes ou islamistes radicaux sunnites) ont subi des pertes tant en hommes qu’en matériel", a-t-elle indiqué.
Après quelques heures de combat, l’armée syrienne et ses alliés ont pris deux villages stratégiques, qui leur ont permis de couper les voies de ravitaillements entre le nord d’Alep et la frontière avec la Turquie, comme le souligne l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les troupes rebelles ont dû refluer en désordre vers des villages frontaliers, talonnées par les forces du régime.
Les forces de Bachar al-Assad ont également désenclavé les villes à majorité chiite de Nobbol et Zahra, assiégées par les rebelles depuis quatre ans. De nombreux membres du parti Baas (parti politique du régime) avaient fui vers ces localités depuis Alep au cours de la guerre. Ils sont défendus par près de 5.000 hommes aguerris, formés et entraînés par le Hezbollah libanais, allié à Bachar al-Assad.
Cette violente offensive se déroule alors que les négociations de paix entre le régime et les représentants de la rébellion modérée à Genève sont au point mort. En effet, l'opposition a souligné que sa délégation n'est pas à Genève pour négocier mais pour tester les intentions du régime, il ne pourrait y avoir de discussions même indirectes tant que le gouvernement syrien bombarde des secteurs civils, maintient le blocus des villes assiégées et refuse de libérer des détenus. Les pourparlers sont suspendus jusqu'au 25 février.
Depuis le début le 30 septembre de l'intervention militaire de la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, l'armée régulière a avancé face aux rebelles dans les provinces de Lattaquié (nord-ouest), d'Alep (nord) et de Deraa (sud).
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