Syrie : Obama autorise le déploiement de forces spéciales en zone kurde
Même la Maison-Blanche affirme qu'elle n'a pas changé sa stratégie en Syrie, l'autorisation de déploiement de forces spéciales américaines en zone kurde est un vrai tournant politique. Jusqu'à présent, Washington avait refusé toute présence militaire sur le sol syrien afin de ne pas se laisser entraîner dans le conflit.
Les Etats-Unis vont donc déployer un petit contingent de forces spéciales dans le nord de la Syrie, dans la zone contrôlé par les forces kurdes du PYD (Parti de l'union démocratique), pour participer sur le terrain à l’effort de guerre contre l’Etat islamique (EI). D’après la chaîne américaine CNN, les militaires auront un rôle de conseil et d’assistance auprès des membres des YPG, les milices d'autodéfense kurdes qui se sont notamment illustré en défendant avec héroïsme puis en chassant les membres de Daech de la ville de Kobané.
Un responsable a déclaré que la principale mission de ces "conseillers" serait "logistique", afin d'assurer que des armes et d'autres équipements soient bien livrés aux forces modérées soutenues par les États-Unis.
Le déploiement de ces soldats au Kurdistan syrien montrent la volonté de Washington d'affirmer son soutien au Kurdes syriens qui se rapprochent de Moscou depuis ces dernières semaines et l'offensive russe en Syrie. En effet, les dirigeants kurdes voient d'un bonne œil cette implication militaire du kremlin dans le conflit syrien car elle représente à leurs yeux la meilleure garantie contre une éventuelle incursion de l’armée turque dans le nord du pays.
En février dernier, Barack Obama avait demandé au Congrès l’autorisation d’envoyer des forces spéciales en Irak, notamment pour des missions de renseignements toujours contre les forces de l'EI. Elles ont été déployées en soutien de l'armée régulière irakienne et des Peshmerges, les soldats du Kurdistan irakien autonome.
Ces forces spéciales se sont illustrées fin octobre lors d'un assaut conjoint lancé avec les Peshmergas contre une prison de Daech située près d'Hawija, dans le nord de l'Irak. L'assaut a été un succès et a permit de délivrer près de 70 prisonniers du groupe terroriste mais un soldat américain de 39 ans a perdu la vie au cours de l'attaque.
Cette décision intervient alors que le secrétaire d'État américain, John Kerry, participait ce vendredi à Vienne, la capitale autrichienne, à des discussions multilatérales sur la guerre en Syrie avec les autres principaux acteurs diplomatiques du dossier, dont la Russie et pour la première fois l'Iran, principaux soutiens du régime de Damas.
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