Syrie : Poutine et Hollande tentent de "rapprocher leurs points de vue"
En amont d'un sommet sur l'Ukraine qui se tient ce vendredi à Paris, les présidents français François Hollande et russe Vladimir Poutine ont tenté de rapprocher leurs positions sur le règlement de la crise syrienne, intrinsèquement lié au sort du président Bachar al-Assad, allié de Moscou.
Vladimir Poutine est arrivé à midi à l'Elysée, attendu par des dizaines de journalistes russes venus spécialement de Moscou. Le président russe a été accueilli "sans effusion apparente" par François Hollande, rapporte Le Monde. Les deux hommes se sont ensuite enfermés pour un entretien d'une heure et quart concernant principalement la situation en Syrie.
Selon l'Elysée, François Hollande avait prévu d'aborder trois points: la réalité des frappes russes sur les positions de l’Etat islamique, la sécurité des civils et les conditions d’une éventuelle transition politique. Mais, alors que les présidents russe et français ont "essayé de rapprocher les points de vue " sur ce dernier point, selon les termes du Château, leurs objectifs demeurent très éloignés.
Alors que la France a réaffirmé jeudi 1er au soir son désir de voir Bachar al-Assad chassé du pouvoir, les Russes souhaitent ardemment préserver leur allié. "S’allier avec Bachar al-Assad serait une impasse", a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius dans une interview au Monde au cours de laquelle il a également fait part de ses doutes quant aux frappes aériennes de Moscou en Syrie. Car, "jusqu’ici les Russes ont plutôt concentré leurs frappes sur l’opposition modérée que sur Daech et Al-Qaïda ", a souligné Laurent Fabius, craignant que le Kremlin se serve du prétexte d'anéantir l'Etat islamique pour maintenir au pouvoir Bachar al-Assad.
Cette inquiétude étant largement partagée au sein de la communauté internationale, ce vendredi matin, sept pays participant à la coalition internationale contre l'EI (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Turquie, Qatar, Arabie saoudite) ont publié un communiqué commun à l'intention de la Russie. "Nous demandons instamment à la Fédération de Russie de mettre immédiatement fin à ses attaques contre l’opposition et la population civile syriennes et de concentrer ses efforts sur le combat contre Daech. Ces opérations militaires constituent une nouvelle escalade et ne feront qu’attiser l’extrémisme et la radicalisation", est-il écrit.
Dans le même temps, la Russie a continué ses frappes, commencées mercredi 30, et a annoncé avoir visé la province de Rakka, considérée comme la capitale de l'Etat islamique. Moscou a également indiqué que sa campagne en Syrie continuerait trois à quatre mois.
Outre le dossier syrien, Vladimir Poutine est à Paris ce vendredi afin de participer à un sommet sur l'Ukraine dit du "format Normandie", aux côtés des dirigeants français, allemand et ukrainien. François Hollande, Angela Merkel et Petro Porochenko espèrent aboutir à l'application complète de l'accord de Minsk, conclu en février dernier, avant la fin de l'année. Un certain nombre d’obstacles importants demeurent toutefois, notamment dans le volet politique de sa feuille de route.
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