Syrie : probables frappes israéliennes contre une base militaire du régime
Si les autorités de Damas ont rapidement pointé du doigt les Etats-Unis, il semble plus probable qu'il s'agisse d'une frappe israélienne. Moscou a d'ailleurs accusé l'Etat hébreu d'être à l'origine de cet attaque. "Deux avions F-15 de l'armée israélienne ont frappé l'aérodrome entre 03h25 et 03h53 heure de Moscou (00h25 et 00h53 GMT) à l'aide de huit missiles téléguidés depuis le territoire libanais, sans pénétrer dans l'espace aérien syrien", a affirmé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes.
Voir: Frappes contre une base militaire en Syrie, Moscou et Damas accusent Israël
La base aérienne visée ce lundi 9 avait déjà été frappé par Tsahal (armée israélienne) en février dernier suite à l'entrée sur le territoire de l'Etat hébreu d'un drone iranien. L'aérodrome de Tiyas abrite, selon les autorités israéliennes, des forces iraniennes et notamment des unités des Gardiens de la révolution, la force d'élite du régime de Téhéran. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou n'a pas fait de commentaires.
Lire aussi - Syrie: les utilisations d'armes chimiques dans le conflit
Le bombardement de ce lundi ne serait donc pas des représailles après l'attaque chimique contre la population de la Ghouta orientale, samedi 7, attribuée aux forces de Bachar al-Assad. Israël poursuit en effet un agenda particulier dans le conflit syrien qui consiste à s'opposer aux alliés du régime de Damas que sont l'Iran et le Hezbollah libanais. L'aviation israélienne procède régulièrement à des frappes contre les forces militaires de Téhéran et la milice libanaise présentes en Syrie.
Le président Donald Trump a promis dimanche de faire payer "le prix fort" au régime de Bachar al-Assad pour le bombardement chimique qui a fait plusieurs dizaines de morts samedi soir à Douma. Le président américain et son homologue français Emmanuel Macron ont promis également dimanche une "réponse forte et commune". Sous l’impulsion de la France, neuf pays ont demandé une réunion urgente ce lundi à 19h du Conseil de sécurité de l’ONU. Il semble toutefois difficile qu'elle aboutisse à des sanctions contre Damas qui bénéficie du veto de son allié russe, comme depuis le début du conflit.
Voir également - Les Etats-Unis frappent une base aérienne en Syrie
Néanmoins, une riposte militaire contre ce bombardement chimique n'est pas à exclure non plus. En 2017, dans la nuit du 6 au 7 avril, deux jours après le massacre au gaz sarin de Khan Cheikhoun, les Etats-Unis avaient lancé une frappe aérienne massive contre l'aérodrome militaire syrien d'Al-Chaayrate sur ordre de Donald Trump. Une cinquantaine de missiles de croisière Tomahawk avaient été tirés depuis des navires de la 6e flotte américaine, détruisant de nombreuses installations et provoquant la mort de plusieurs soldats syriens.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.