Turquie : manifestation géante des partisans d'Erdogan à Istanbul
Il s'agissait ni plus ni moins de la plus grande démonstration de force des partisans du président truc Recep Tayyip Erdogan depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet. Entre un et trois millions de Turcs se sont rassemblés dimanche 7 à Istanbul pour afficher leur unité face aux critiques occidentales contre la répression massive menée par le pouvoir turc depuis la tentative de coup d'Etat.
Ce "rassemblement de la démocratie et des martyrs", organisé sur la grande esplanade de Yenikapi, au bord de la mer de Marmara, devait parachever trois semaines de mobilisations nocturnes des partisans du chef de l'Etat sur les places de nombreuses villes du pays.
Face à la foule, immense, parée de drapeau turc, Erdogan a de nouveau annoncé que son gouvernement rétablirait la peine de mort si le peuple en faisant la demande. "Si le peuple veut la peine de mort, les partis suivront sa volonté", a-t-il déclaré devant des sympathisants qui scandaient "peine de mort" et en ajoutant: "la plupart des pays appliquent la peine de mort".
Si le rassemblement a été à l'initiative de l'AKP le parti d'Erdogan, les dirigeants de deux partis d'opposition - le Parti républicain du peuple (CHP) et le Parti de l'action nationaliste (MHP) - ont été invités à prononcer un discours lors de ce rassemblement géant organisé trois semaines après le coup d'Etat manqué, imputé par les autorités au prédicateur Fethullah Gülen. Seul le HDP, le parti de gauche proche des séparatistes kurdes, qui a pourtant condamné le putsch, n'a pas été invité pour ses liens supposé avec le PKK (parti des Travailleurs du Kurdistan).
Un rétablissement de la peine capitale sonnerait le glas des négociations sur une adhésion de la Turquie au bloc européen tout en aggravant l’inquiétude à l’étranger sur le non-respect de l’Etat de droit. C'est du moins ce que Bruxelles a fait savoir, d'autant plus que les Européens s'inquiètent de plus en plus de la violence des purges qui ont suivi le coup d'Etat manqué. Près de 60.000 personnes ont été limogées ou placées en détention, dont de nombreux militaires et membres de la police, mais aussi des magistrats, des journalistes, des hommes d'affaires ou encore des arbitres de football.
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