Ukraine : Hollande, Merkel et Poutine en accord pour un "possible" plan de paix
C’est un peu la médiation de la dernière chance. Dix mois après le début du conflit ukrainien, le sujet sera ce samedi au centre de la conférence sur la sécurité de Munich, au lendemain de l’annonce de l’accord de Vladimir Poutine concernant l’élaboration d’un plan de paix. Un "bilan préliminaire" de ce dernier aura lieu dimanche au cours d’un entretien téléphonique entre les dirigeants russe, français, allemand et ukrainien.
Car vendredi 6 février, François Hollande et Angela Merkel se sont rendus à Moscou pour convaincre le chef du Kremlin d’accepter un plan de paix visant à mettre un terme à cette guerre qui a déjà couté la mort à plus de 5.300 personnes. Après cinq heures de discussion, les deux dirigeants sont repartis sans résultat concret. Malgré tout, selon le porte-parole du Kremlin, les négociations "constructives et substantielles" ont permis de se mettre d'accord sur un "possible plan commun". Celui-ci intègre les propositions de paix du couple franco-allemand, les conditions posées jeudi soir par le président ukrainien Petro Porochenko et les demandes de Vladimir Poutine.
François Hollande et Angela Merkel avaient d'abord exposé leur plan jeudi au président ukrainien Petro Porochenko. "Chacun est conscient que le premier pas doit être le cessez-le-feu, mais qu'il ne peut pas suffire et qu'il faut aller chercher un règlement global", avait alors déclaré le président français. Selon la présidence ukrainienne, l'initiative franco-allemande "laissait espérer un cessez-le-feu", alors qu’au cours de ces seules trois dernières semaines environ 220 personnes, surtout des civils, ont été tués dans les bombardements et les combats en Ukraine.
Et cette initative semble bien être celle la dernière chance. "L'option de la diplomatie ne peut être prolongée indéfiniment", a déclaré jeudi François Hollande. "Il s'agit de s'engager pour nos intérêts, il s'agit de la paix européenne", a, quant à elle, renchéri vendredi Angela Merkel. Cette dernière s’est toutefois montrée prudente sur les chances de réussite de "mettre fin au bain de sang". "Nous ne savons pas si ces discussions à Moscou seront de courte ou de longue durée ou si ce sera les dernières négociations", a-t-elle précisé.
Dans le même temps, les Etats-Unis continuent de réfléchir à la possibilité de livrer des armes à l’armée ukrainienne, cette dernière accumulant les revers dans les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk. Mais pour l’heure Washington privilégie "une solution diplomatique", a déclaré John Kerry jeudi à Kiev. Barack Obama "passe en revue toutes les options, dont celle de la livraison d'armes défensives", et prendra sa décision "prochainement", afin notamment de laisser une chance au plan de paix européen.
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