Viols d'enfants en Centrafrique : nouvelle allégation contre un soldat français
Un nouveau militaire français est visé par une allégation d'abus sexuel sur une jeune fille en Centrafrique, a annoncé jeudi, selon un communiqué de l'ONU, le haut-commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, en visite à Bangui, la capitale du pays. Les faits allégués se seraient produits il y a environ un an et les Nations Unies en ont été informées le 30 août.
La victime présumée a donné naissance à un enfant en avril. Elle a déposé une plainte pour reconnaissance de paternité auprès des autorités locales, a ajouté Zeid Ra'ad Al Hussein, précisant qu'elle et sa famille allaient recevoir un soutien psychosocial ainsi qu'une assistance juridique de la part des partenaires de l'Unicef.
"Ceci est la dernière d'une série d'allégations effroyables d'abus et d'exploitation sexuelle par des troupes étrangères en RCA" (République centrafricaine), a poursuivi le haut-commissaire. "Tous les militaires reconnus coupables, qu'ils soient des Nations unies ou d'un autre pays étranger, doivent être condamnés à des peines qui correspondent à leurs crime", a-t-il ajouté.
Le ministre français de la Défense a quant à lui été informé il y a un peu moins de deux jours que l'ONU allait communiquer sur des allégations sexuelles mais n'a pour l'heure pas reçu plus d'informations, assure-t-on dans son entourage. Dès que d'avantage d'éléments lui seront transmis, Jean-Yves Le Drian, qui a d'ores et déjà ordonné une enquête, saisira le parquet de Paris, selon un de ses proches qui promet une transparence totale dans cette affaire.
La France enquête déjà depuis un an sur des accusations d'abus sexuels commis sur une dizaine mineurs de moins de 15 ans en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014, moyennant argent et nourriture sur le site de l'aéroport de M'Poko, à Bangui. Ces accusations visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l'opération Sangaris menée par l'Hexagone.
Parallèlement à ces investigations, l'armée a ouvert une enquête de commandement afin de déterminer s'il y a eu ou non des dysfonctionnements au sein de la chaîne de commandement, notamment concernant l'encadrement des soldats.
Mais les Français ne sont pas les seuls visés par ce genre d'allégations. L'ONU mène en effet des enquêtes sur des crimes similaires dont se seraient rendus coupables des casques bleus marocains et burundais sous son commandement.
"Il y a eu un certain nombre d'autres cas en RCA- et ailleurs- qui ont impliqué les soldats de l'ONU. Nous nous devons de trouver des moyens pour empêcher ces actes odieux commis par des soldats partout où ils sont censés protéger les populations vulnérables", a ainsi conclu Zeid Ra'ad Al Hussein.
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