Cancer : espoir de guérison de la leucémie myéloïde chronique
Voilà qui offre un solide espoir de guérison pour les malades de leucémie myéloïde chronique. Selon une étude parue mercredi 2 dans la revue Nature, des chercheurs français de l’Institut des maladies émergents et des thérapies innovantes (CEA-Université Paris Sud) ont découvert qu'un médicament contre le diabète de type 2 pourrait être utilisé pour lutter contre cette maladie qui représente 15 à 20% de l'ensemble des leucémies. Selon les effets cliniques réalisés par les scientifiques, le mélange de ce médicament avec le traitement déjà existant aboutit à un remède bien plus efficace et moins lourd en termes d'effets secondaires.
Chaque année en France, 600 nouveaux cas de leucémie myéloïde chronique sont recensés. A l'heure actuelle, 10.000 patients sont soignés pour cette maladie et, si la plupart n'en meurent plus, ils doivent pour survivre suivre un traitement à vie qui provoque des effets secondaires lourds. Gonflement du visage, crampes et troubles digestifs en sont un échantillon.
Par ailleurs, si ce traitement est efficace pour éliminer la masse tumorale il n'a que peu d'effets sur les cellules-souches leucémiques qui ne constituent que 0,1% de la tumeur. "Or ce sont ces dernières qui sont à l’origine de la maladie et des rechutes", explique le quotidien La Croix.
Les chercheurs ont donc essayé de cibler spécifiquement les cellules-souches leucémiques. Ils ont finit par trouver la protéine fautive et ont mis le doigt sur un médicament nouvellement utilisé pour traiter le diabète de type II (hyperglycémie chronique), la pioglitazone, capable de s’opposer à son action.
Ils ont alors eu l'idée de combiner l'anticancéreux standard, l’imatinib, et la pioglitazone et ont administré ce double traitement à 24 patients pendant douze mois. Un an après la fin du traitement, 57% des patients étaient en rémission complète contre 27% de ceux qui avaient seulement été traités avec l'anticancéreux, "soit un bénéfice de l'ordre de 30 %", indique le Professeur Philippe Rousselot, qui a participé à l'étude.
Mieux encore: près de cinq ans après l'arrêt de la pioglitazone, les trois premiers patients traités demeurent tous sans leucémie myéloïde chronique détectable. Qui plus est, le double traitement est bien toléré par les patients, assurent les chercheurs.
"La possibilité de cibler les cellules-souches responsables de la rechute doit permettre d’espérer une guérison des patients qui se traduira par un arrêt définitif de tout traitement", se réjouit Philippe Rousselot dans un communiqué publié sur le site du CEA. "Actuellement, cette stratégie est évaluée par l’équipe de scientifiques sur d’autres pathologies cancéreuses récidivantes", conclut le communiqué.
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