La maladie de Parkinson détectable par l'odorat avant le début des symptômes ?
Détecter la maladie de Parkinson avant qu’elle se déclare, simplement par un test olfactif ? C’est possible. Joy Milne l’a prouvé à des chercheurs de l’Université de Manchester qui se penchent très sérieusement sur le sujet depuis quelques années.
Tout commence en 1986 : Joy est une infirmière dotée d’un odorat hypersensible (on parle d’hyperosmie). Alors que son mari à 33 ans, elle détecte chez lui un changement d’odeur, expliquant que celle-ci devenait « un peu boisée, musquée ». Quelques années plus tard, alors qu’elle se trouve dans la même pièce que de nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson, elle réalise qu’elles dégagent cette même odeur.
Elle partage sa découverte avec un chercheur sur la maladie, qui en discute avec une collègue chimiste analyste. Au départ, ils n’y croient guère et estiment qu’elle a simplement noté les odeurs caractéristiques des personnes âgées.
Un test à l'aveugle réussi à 100%
Mais un autre biochimiste décide, lui, d’y croire et encourage les deux scientifiques à retrouver Mme Milne pour lui faire passer des tests à l’aveugle. Elle a été invitée à sentir le t-shirt de 12 personnes (6 malades de Parkinson, 6 en bonne santé) et Joy a su détecter la maladie dans 100% des cas. Elle a également indiqué qu’une personne a priori en bonne santé était affectée par la maladie... et huit mois plus tard, le diagnostic positif pour cette affection chronique neurodégénérative tombe.
Un test qui pourrait permettre un diagnostic précoce
Bien entendu, le test du t-shirt n’est pas suffisant et depuis, les chercheurs tentent de mettre au point un test plus scientifique. Ils ont collecté plus de 800 échantillons de sébum, cette substance huileuse sécrétée par la peau, prélevée sur le dos de volontaires. Conclusion : certaines molécules étaient présentes en grand nombre chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Reste à vérifier cette expérience et à déterminer s’il est possible de détecter cette odeur avant que les symptômes de la maladie apparaissent. Les chercheurs espèrent en outre comprendre comme cette affection déclenche la production de ces molécules dans l’organisme.
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