Procès Rançon : éventrée par l'accusé, elle témoigne avant de se mettre à hurler
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C'est un moment terrifiant, qui marquera sans doute ceux qui y ont assisté, qui s'est déroulé ce jeudi 15 au procès de Jacques Rançon, le "tueur de la gare" de Perpignan. L'une de ses victimes qui a survécu à l'agression est venue témoigner à la barre. Elle a raconté le soir où elle a croisé la route de celui qui est accusé de deux meurtres. Avant de s'interrompre et de pousser des hurlements incontrôlés.
Selon les faits rapportés par France bleu, Sabrina est venue témoigner de ce qu'elle a vécu un soir de mars 1998 en attendant son petit ami à proximité de son immeuble.
Là, Jacques Rançon l'aborde, visiblement éméché lui faisant des compliments sur son physique, ce qui met la jeune femme mal à l'aise. Avant que la situation ne dérape dans l'horreur pure, avec un premier coup de couteau dans la poitrine. "Je n'ai pas senti le coup, mais j'ai entendu le bruit de la perforation. Je l'ai regardé dans les yeux: il éprouvait de la satisfaction. Il respirait comme une asthmatique". La séance de torture commence: "Il m'a enjambée, puis m'a éventrée de bas en haut, en me tenant une main sur la bouche".
La malheureuse victime ne doit sa survie qu'à l'intervention d'une voisine mettant Jacques Rançon en fuite. Elle s'en sortira avec une cicatrice de 32 centimètres sur le ventre. Et traumatisme psychique grave: "Mes enfants ont interdiction de jouer à me faire peur. Mon mari doit s'annoncer quand il entre dans une pièce" explique celle qui n'ose plus se dénuder devant son époux, et qui lors de ses trois grossesses a vécu avec la phobie que sa cicatrice se déchire. Elle aura la force d'envoyer à l'adresse de l'accusé: "J'espère que vous allez souffrir en prison. Je vous déteste".
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Puis c'est un rire nerveux, et les premiers cris, après une heure de témoignage. "Des hurlements de bête" dira son avocat. Sabrina n'en peut plus. De son agression et sans doute aussi des errements de la justice qui n'a pas fait le rapprochement pendant 17 ans entre le tueur et son agresseur. En 2014, la victime a reconnaît en effet Jacques Rançon lorsque celui-ci avait avoué le meurtre de Moktaria Chaïb. Mercredi 15, les deux frères de Marie-Hélène Gonzalez, l'autre victime, avaient essayé de pénétrer dans le box des accusés pour passer à tabac Jacques Rançon, sans succès. La jeune femme de 22 ans avait perdu la vie en 1998 après avoir croisé la route de l'accusé, qui l'aurait décapitée, lui aurait sectionné les mains et découpé les parties génitales.
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