Nabilla : huit mois de prison ferme requis contre la jeune femme
"La réalité écrase tout, petites ruses et gros mensonges": l'accusation a demandé ce jeudi 19 trois ans d'emprisonnement, dont huit mois ferme, à l'encontre de la starlette de téléréalité Nabilla Benattia, jugée à Nanterre pour avoir poignardé son compagnon à deux reprises en 2014. Le procureur a réclamé au tribunal correctionnel de Nanterre une peine qui, "tout en ne compromettant pas sa socialisation actuelle, la dissuade de récidiver", en appelant par ailleurs à ce que le reliquat d'emprisonnement ferme -environ six mois, après ses six semaines de détention provisoire- soit "aménagé" en dehors d'une maison d'arrêt si la starlette suit une "cure psychologique".
Dans ce dossier, "la réalité" ne peut "conduire qu'à la reconnaissance de la culpabilité de Nabilla Benattia", a asséné le représentant de l'accusation en soulignant les "incohérences" entre les déclarations du couple et les rapports d'experts ou auditions de témoins. "Les bruits de la renommée s'arrêtent aux portes de cette salle", a encore avancé le procureur sous l'oeil de la starlette de 24 ans, propulsée phénomène médiatique pour son improbable expression "Allô, non mais allô quoi!" dans l'émission Les Anges de la téléréalité.
Mèches blondes, lunettes de soleil, veste grise sur pantalon noir, la jeune femme, qui comparaît libre pour "violences volontaires aggravées" à l'encontre de son compagnon Thomas Vergara, 29 ans, s'est défendue, à la barre, d'avoir voulu le blesser lors de ces deux scènes de violences. Dans la nuit du 6 au 7 novembre 2014, une dispute sur fond de jalousie avait éclaté au sein du couple, qui logeait temporairement dans un appart-hôtel de Boulogne-Billancourt, près de Paris. Thomas Vergara avait été gravement blessé d'un coup de couteau au thorax.
Devant ses juges, la starlette a reconnu avoir blessé son compagnon, sans en avoir l'intention: "Je n'ai pas voulu blesser, je ne suis pas une meurtrière." "J'essaie de lui faire peur et il vient vers moi, on se dispute et malencontreusement le couteau rentre dans son corps", a-t-elle encore avancé, sans cesser de se toucher les cheveux. "J'étais un peu en colère". Trois mois plus tôt, dans les Bouches-du-Rhône, Thomas Vergara, blessé au dos à l'arme blanche, avait assuré être tombé, déstabilisé par son chien, sur un couteau à barbecue qui séchait sur un muret. La prévenue, qui encourt sept ans d'emprisonnement, a admis une part de responsabilité: "On s'est battu, je l'ai poussé, je pense qu'il s'est écorché le dos, qu'il s'est rentré la fourche ou quelque chose dans le dos", a-t-elle lâché. Des déclarations qui, dans les deux cas, n'ont pas convaincu le procureur. Les faits sont "graves", a-t-il lancé, "l'arme a nécessairement été utilisée de manière réfléchie dans les deux cas", et ce de manière "répétée". A Boulogne, a-t-il souligné, "la catastrophe a été évitée de peu".
Face à Nabilla Benattia, Thomas Vergara, veste de cuir noir, gel dans les cheveux et chewing-gum dans la bouche, est "une curieuse victime", a plaidé son avocat Me Thierry Fradet, "qui est venue vous dire qu’elle a totalement pardonné". Toujours partie civile, il ne demandera pas de dédommagement, et attend "une décision mesurée qui contribuera certainement à rétribuer le passé, mais tournée vers l'avenir".
Nabilla Benattia, décrite fragile et impulsive, avait rencontré Thomas Vergara, réputé jaloux et possessif, sur le tournage des "Anges" en 2013, une idylle qu'ils dépeignent comme tumultueuse et contrariée par la "pression médiatique". Des amours sur fond de cocaïne, pour lui. Pour elle, de notoriété brutale, entre rejet et fascination.
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