Troisième pays le plus touché au monde par l’épidémie de coronavirus (16972 décès au 12 avril), l’Espagne réfléchit à une prolongation de la fermeture de ses frontières durant l’été.
Dimanche pourtant, la ministre espagnole du Tourisme a évoqué les règles de distanciation sociale qui devront rester en vigueur à la plage, signe qu’un certain retour à la normale est envisagé... pour les Espagnols dans leur pays. Car Reyes Maroto a également précisé que « la question de frontières sera réglée en fonction de l’évolution de la crise sanitaire, je n’ai donc pas de date ».
L’Espagne pourrait-elle refuser les cet été les touristes étrangers dans un secteur qui pèse 14 % de son PIB avec plus de 80 millions de visiteurs chaque année ? Interrogé par le quotidien El Mundo, le président d’Exceltur, une fédération rassemblant une trentaine d’entreprises de tourisme parmi les plus influentes, estime que « le retour partiel à l’activité à partir de juillet serait le scénario le plus optimiste ».
La peur d’une deuxième vague
Dans la péninsule ibérique, c’est le quotidien ABC qui a sonné l'alerte en affirmant en une, jeudi dernier, que « l’Espagne se prépare a fermé les frontières au tourisme cet été ». Et donc à se passer des près de 20 millions d’étrangers qui viennent découvrir le pays, se prélasser sur ses plages ou danser à Ibiza durant les seuls mois de juillet et août.
Cette décision serait motivée par la crainte d’une deuxième vague de l’épidémie à l’automne. Rien n’est encore officiellement décidé dans un pays qui a développé le tourisme de masse depuis les années 60. Mais de nombreux hôtels, et notamment ceux de la Costa Brava, très prisée des Français, s’apprêtent effectivement à garder leurs portes closes.