Grève SNCF : des cagnottes de soutien aux cheminots grévistes
Contrairement à une croyance tenace, les cheminots ne sont pas payés lorsqu'ils font grève. L'important mouvement social qui a débuté ce mardi 3 et qui doit se prolonger jusqu'à la fin juin va donc avoir un impact financier non-négligeable pour les employés de la SNCF qui y participent.
Pour les soutenir dans leur combat, une trentaine d'écrivains, réalisateurs ou encore universitaires, parmi lesquels Laurent Binet, Annie Ernaux ou Robert Guédiguian, ont lancé vendredi 30 sur internet une "cagnotte" pour aider financièrement les cheminots en grève, qui "défendent un de nos biens communs".
"À ce jour, la ministre des transports n’a pas ouvert de négociations. Le pouvoir engage un bras de fer. Nous nous souvenons des grèves de 1995 et 1968 durant lesquelles les cheminots avaient arrêté le travail. La solidarité entre voisins et collègues mit en échec le calcul gouvernemental de dresser les usagers contre la grève", ont expliqué les signataires de cet appel au soutien financier sur Mediapart.
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Et d'ajouter: "Chacun comprend que les journées de grève coûtent et que pour le succès de leurs revendications, il importe que le mouvement puisse durer". Ce mardi 3, le compteur de la cagnotte affichait près de 90.000 euros récoltés.
Une autre cagnotte mise en place par le syndicat Sud-Rail a réuni pour sa part quelque 11.000 euros.
A noter que plusieurs syndicats possèdent d'ailleurs des "caisses de grève". C'est le cas de la CFDT-Cheminots qui a une "caisse nationale d'assistance syndicale" (CNAS) sur laquelle se trouve "plusieurs dizaines de millions d'euros". "Le principe: à partir du deuxième jour de grève, tous les adhérents seront indemnisés à hauteur de 6,50 euros par heure de grève", précise LCI. La CGT-Cheminots et Sud Rail possèdent également des "caisses de grève" dont ils ne souhaitent pas dévoiler le montant.
Avec un TGV sur huit en moyenne et un train régional sur cinq, les cheminots ont donné le ton ce mardi de la mobilisation contre la réforme de la SNCF, le gouvernement assurant de son côté qu'il "tiendra bon" dans "la concertation". Comme l'avait anticipé la direction de la SNCF, le trafic est "très perturbé" pour ce premier jour d'une grève au long cours. La direction a recensé près d'un cheminot gréviste sur deux (48%) et jusqu'à plus de trois sur quatre chez les conducteurs (77%).
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