L'inflation ralentit, mais la dette publique dépasse les 3 000 milliards

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France-Soir, avec AFP
Publié le 30 juin 2023 - 16:00
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TP Affaires et Economie
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

DÉPÊCHE —  Au mois de juin, l'inflation française a poursuivi sa décrue, laissant entrevoir une accalmie durable sur le front des prix. En parallèle, la dette publique a quant à elle dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards d'euros pour la première fois.

Les prix continuent à augmenter légèrement, mais moins vite, pour le deuxième mois consécutif. L'inflation a atteint 4,5 % sur un an, après 5, 1% en mai et 5,9 % en avril, repassant pour la première fois en plus d'un an sous la barre des 5 %.

Dans l'énergie, les prix ont même baissé, marquant un renversement de tendance depuis le début du conflit en Ukraine.

"Ce sont des résultats encourageants", a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste du cabinet Asterès, interrogé par l'AFP, estimant que l'inflation devrait poursuivre son reflux sur le reste de l'année.

"Le fait que l'inflation baisse et qu'elle va probablement continuer à baisser est plutôt positif pour la consommation des ménages", l'un des moteurs traditionnels de la croissance française qui tourne actuellement au ralenti, mais qui pourrait reprendre un peu vigueur en fin d'année ou au début de 2024, a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait promis début juin que des centaines de produits alimentaires verraient leur prix baisser dès le mois de juillet, en vertu d'un engagement pris auprès de Bercy par ces 75 grands industriels de l'agroalimentaire. La consommation augmente de nouveau, mais très légèrement. Pas de quoi se réjouir trop vite...

Pas "catastrophique"

Pour Sylvain Bersinger, il convient toutefois de rester positifs, notamment en ce qui concerne la dette publique. Même si celle-ci a gonflé au premier trimestre, franchissant les 3 000 milliards d'euros.

L'endettement du pays, qui s'est massivement accru avec la crise sanitaire puis le choc énergétique, s'est encore alourdi de 63,4 milliards d'euros, pour atteindre 3 013,4 milliards en valeur absolue fin mars.

Par rapport au PIB, la dette publique est remontée à 112,5 %, contre 111,8 % (revu en hausse) à la fin décembre 2022, et 114,8 % au premier trimestre de 2022.

"Des dettes ont été émises ce trimestre-ci alors qu'elles auraient pu être émises le trimestre d'avant ou d'après", a nuancé l'économiste. "Il ne faut pas se dire, c'est génial, la consommation repart ou c'est catastrophique, la dette augmente", a-t-il résumé.

Le niveau de dette reste bien sûr très élevé. Bien au-delà de l'objectif budgétaire européen de 60 % du PIB qui, après sa suspension durant le Covid, sera de nouveau de mise en 2024.

Et cette augmentation de l'endettement tombe d'autant plus mal que le gouvernement a prévu de couper au moins dix milliards d'euros de dépenses sur le quinquennat, notamment dans la santé, pour tenter de redresser les finances publiques. S'y ajouteront d'autres économies dès le budget 2024.

L'exécutif a présenté en avril une trajectoire plus ambitieuse pour le rétablissement des comptes de la France, qui prévoit de ramener la dette à 108,3 % du PIB en 2027 et le déficit à 2, 7%, dans les clous européens.

Après 2,5 % en 2022, la croissance économique devrait ralentir à 0,6 % cette année, selon une prévision de l'Insee publiée mi-juin. Une fois de plus, c'est moins que la hausse de 1 % anticipée par le gouvernement.

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