La consommation des ménages à la peine, un obstacle supplémentaire pour une reprise rapide
Bien qu’à la hausse depuis plusieurs semaines, la consommation des ménages reste bien en-deçà des prévisions des économistes de Bercy. Un déficit de consommation qui pénalise la reprise économique.
La relance de l’économie passera nécessairement par la relance de la consommation, qui représente globalement 50 % du PIB de la France. Et toutes les études le confirment, la tendance n’est pas à l’optimisme béat. Certes, depuis le début du déconfinement, on a enregistré un sursaut dans la consommation des ménages français, mais cela n’a pas suffit à redonner des couleurs à un second trimestre en recul de 7.1 % après un premier trimestre déjà impacté fortement (-6.8 %).
Epargner plutôt que consommer, une réponse face à la peur du lendemain
Les économistes soulignent l’importance de l’épargne forcée pendant le confinement, estimée à 100 milliards d’euros quand même, mais ils pointent aussi la peur des Françaises et des Français quant à l’avenir à court et moyen terme.
Avec l’annonce d’une crise économique sans précédents, les citoyens redoutent de devoir faire face à une baisse de leur niveau de vie. Les plans sociaux qui s’annoncent, un éventuel (re)confinement même localisé avec les conséquences que cela entraîne, la hausse conséquente du nombre de chômeurs, … les motifs d’angoisse sont nombreux, sans s’attarder sur celui lié à la crise sanitaire elle-même (la peur de la contamination).
Des changements de comportement et une attitude attentiste
L’attentisme est donc de mise, alors même que le plan de relance du gouvernement impliquera, pour être couronné de succès, une reprise de la consommation. Il faudra analyser ce qui sera annoncé par le gouvernement pour inciter à consommer plutôt qu’à épargner.
Mais le confinement a également changé les aspirations des consommateurs. Ainsi, en juin, la consommation en biens d’équipement du logement progressait de 23 % par rapport à la même période de l’année précédente, alors que celle des vêtements reculait encore de 3.7 %. Se recentrer sur l’essentiel et le durable, avec une forte prime donnée à l’écologie et à la protection environnementale, voilà la tendance forte observée depuis les premiers jours de juin.
C’est toute l’économie nationale qui risque de se gripper en cas de consommation atone, alors le plan de relance devra aussi être un marqueur fort. Un chantier, dont dépendra en partie l’efficacité et la rapidité de ce plan de relance déjà annoncé comme « historique ».
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