L’économie de la France, quand l’Etat prend des décisions sans définir un cap !
En matière d’économie, l’Etat intervient beaucoup, trop selon certains. Au-delà de la quantité de décisions prises, la question se pose de savoir si ces dernières sont prises avec une vision générale, ou si une décision chasse l’autre.
L’interventionnisme de l’Etat est souvent ressenti comme un obstacle par les entreprises et pourtant, l’action étatique a parmi ses objectifs principaux, le soutien et le renforcement de l’économie nationale. La crise sans précédent du coronavirus a montré les lacunes et les dangers d’un interventionnisme trop invasif.
Un interventionnisme pas toujours conciliable avec l’avenir économique de la France
En sécurisant les PGE (prêts garantis par l’Etat), le gouvernement a ainsi sauvé de nombreuses entreprises d’une faillite certaine mais la mesure sera-t-elle aussi bénéfique avec le temps qui passe ? Cet argent public doit dans un avenir proche être remplacé par des fonds privés, que seule une relance massive pourra rendre possible.
Conscient des difficultés à venir, le président de la République l’a déjà annoncé :
« La rentrée sera très dure, il faut nous y préparer ».
Est-ce vraiment alors le moment de vouloir relancer la Réforme des Retraites et d’initier le vaste projet lié au grand Age et à la dépendance ? Ces efforts supplémentaires, que nul ne conteste, ne vont-ils pas aggraver une situation économique périlleuse pour le pays ?
Une vision à long terme ou un interventionnisme au cas par cas ?
A force de vouloir intervenir dans tous les secteurs et tout le temps, l’Etat concentre les difficultés. L’Etat a depuis plusieurs semaines renoncé à la rigueur budgétaire et aux conditions drastiques de l’Union Européenne en matière de budget et de déficit. Il a admis, que la dette dépasse amplement la richesse nationale.
Cela réduit d’autant les marges de manœuvre, et les prochains mois impliqueront des décisions importantes tant en termes de soutien qu’en ce qui concerne la relance de certains secteurs économiques. En multipliant les interventions tous azimuts sur un plan économique, l’Etat rend sa stratégie économique confuse et difficilement compréhensible.
L’économie de la France, une priorité reléguée au second plan
Certaines décisions de l’Etat impliquent des désillusions à venir ou des problématiques à trancher dans les mois ou les années qui viennent. Comment s’assurer que le plan d’aide massif de l’Etat à l’industrie automobile permette de protéger un secteur clé de notre industrie tout en amenant ce dernier à prendre en compte les enjeux écologiques et environnementaux ? Il en va de même pour l’aide de 15 milliards d’euros consentie à l’industrie aéronautique.
Les décisions sont prises pour faire face à l’urgence de la situation. Bien que chacun puisse en comprendre la nécessité, la question de la vision cohérente sur le long terme se pose néanmoins. Déjà modifié par 3 fois, le budget de la France devra encore être revu en profondeur dans les semaines à venir, puisqu’il va falloir finaliser le plan de relance de l’économie. Ce sera l’occasion de définir une vision claire pour l’économie française ou au contraire de multiplier les signes contradictoires pour complexifier un peu plus encore cette perception de l’économie de la France.
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