Les GAFA tentent d’aider les commerçants français pour améliorer leur image
Le jeudi 12 novembre, le Premier Ministre Jean Castex a confirmé que les mesures restrictives n'évolueront pas pour les petits commerçants avant le 1er décembre. À l’approche de la fête américaine du Black Friday, rendez-vous commercial devenu incontournable pour de nombreux français qui avancent leurs courses de Noël à cette date, la situation est de plus en plus compliquée pour les petits commerçants non-numérisés. Une éventuelle levée du reconfinement n'arrivera pas avant le Black Friday, et cela représente d’énormes pertes et pour certains la faillite. Pour aider ces commerçants, et faire face à l'appel au boycott massif à leur encontre, les géants d'Internet se positionnent au contraire comme des “alliés” des petits commerçants. C’est une stratégie pour reconquérir les consommateurs d’un côté, et d'un autre côté, pour gagner le marché très convoité des PME qui cherchent la bonne “marketplace” en ligne comme moyen de survivre à la fermeture de leurs boutiques.
Amazon dit donner la priorité aux fabricants français au milieu des appels au boycott
Le 1er novembre, Jean Castex a appelé les français à ne pas commander sur le site e-commerce. En réponse, Amazon a mis en place le lundi 2 novembre sur la page d'accueil de son site un emplacement intitulé "Soutenons les entreprises françaises" proposant des rubriques telles que "jouets français", "startup françaises", "PME françaises" ou encore "boutique des producteurs".
Le site de e-commerce français Cdiscount veut aussi se montrer solidaire des commerçants avec une communication “moins agressive" pour le Black friday. En outre, la plateforme leur offre une inscription gratuite à sa “marketplace” et une réduction en cas d’utilisation de son service de livraison.
Le site Rakuten a également supprimé les frais pour les petits commerçants et réduit de plus de la moitié les commissions de vente. Tout cela pour espérer attirer leurs commerçants vers sa plateforme.
Avec l’opération « Ma vitrine en ligne » Google aide à visibiliser les petits commerces
Google tente de devenir un allié des petits commerces qui s'essaient à la vente en ligne via leurs propres sites (à 32 % de très petites entreprises selon Google). Le géant américain s'associe à la Fédération Française des Associations de Commerçants (FFAC) pour lancer l’opération « Ma vitrine en ligne », un parcours d’accompagnement adapté qui se charge de convertir les petits commerçants au numérique. Des équipes de Google France transmettent des compétences techniques afin de proposer des solutions et des outils adaptés aux besoins des commerçants.
Le géant du Web essaie ainsi de faire passer en ligne et sur ses propres bases des données les derniers résistants non numérisés du commerce de proximité.
Facebook aussi en profite pour mettre en avant son réseau social
Pour Facebook, c’est aussi une occasion de se rapprocher des PME qui ne sont pas encore en ligne. Selon le réseau social, “82% des Français âgés de 16 ans et plus achètent en ligne, alors que seulement 15% des TPE françaises vendent en ligne", dans un contexte ou la plateforme vise à développer les échanges marchands sur sa plate-forme. Avec la CPME (confédération des PME) Facebook met en place un dispositif de formations et d’accompagnement pour accélérer la transition numérique des PME.
Dans ce contexte où la numérisation est pour la plupart des PME une question de survie, les plateformes en ligne, essaient de faire oublier leur statut de principal concurrents des petits commeçants, en se faisant passer pour leurs partenaires. Une occasion unique pour redorer leur image.
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