Dans la droite lignée de l’interview présidentielle du 14 juillet, le discours de politique générale du premier ministre a apporté quelques éclairages sur le futur plan de relance, les mesures d’urgence pour les jeunes ou/et les personnes les plus vulnérables et la création d’un commissariat au plan.
« La priorité absolue, c’est l’emploi, et la première urgence les jeunes », a asséné Jean Castex ce mercredi devant les députés en réclamant leur confiance. Ce discours fut donc l’occasion d’annoncer des mesures destinées à intégrer « le plan pour la jeunesse » qui sera discuté vendredi avec les partenaires sociaux.
Concrètement, pour l’heure, le premier ministre a d’ores et déjà annoncé :
- Favoriser l’embauche des jeunes de moins de 25 ans en diminuant le coût du travail de 4000€ par an pour toutes les entreprises
- Lutter contre le décrochage en créant 300 000 parcours d’insertion et 100 000 places supplémentaires dans le service civique
- Soutenir les étudiants qui se retrouvent en précarité économique en assurant dès la rentrée des repas aux restaurants universitaires à 1€ pour les étudiants boursiers
Les mesures d’urgence pourraient également concerner les ménages les plus vulnérables, avec la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire et l’amplification du plan pauvreté, « si cela est nécessaire ».
La solidarité nationale, dit Jean Castex, doit continuer à s’exercer. Et cela passe aussi par la « consolidation de notre système de protection sociale ». Aux 8 milliards déposés dans l’urne de l’accord du Ségur de la santé, le gouvernement ajoute 13 milliards de reprise de la dette hospitalière et 6 milliards d’investissements dans l’hôpital public – sans plus de précisions.
Un plan de relance à 100 milliards d’euros
Le deuxième temps du gouvernement Castex porte un nom : le plan de relance, qui devrait être mis en œuvre début septembre (trop tard selon les groupes d’opposition) et sera doté d’une enveloppe de 100 milliards d’euros « pour tous les grands secteurs économiques et tous les territoires ».
30 milliards, déjà, seront consacrés à la poursuite du dispositif d’activité partielle pour soutenir l’emploi face à la crise économique et sociale annoncée. Ce soutien s’accompagnera d’une autre « clé », pour reprendre le terme de Jean Castex, celle de la formation professionnelle et du développement des compétences.
La calculette gouvernementale s’est ensuite arrêtée sur le chiffre de 40 milliards d’euros pour « la reconstruction économique et la transformation de l’appareil productif » avec pour priorités l’allègement des impôts de production, le développement des technologies d’avenir, l’accélération de la numérisation et la réduction de l’empreinte carbone.
La transition écologique dans le flou
C’est à ce moment du discours de politique générale que Jean Castex a évoqué pour la première fois la transition écologique, et d’ailleurs sans faire dans le détail :
« Ce gouvernement veut gagner la bataille pour le climat et la biodiversité et faire de la France l’économie la plus décarbonée d’Europe »
On apprend alors que 20 milliards d’euros seront notamment consacrés à la rénovation thermique des bâtiments et à l’investissement dans la filière agricole pour le développement d’une alimentation durable et des circuits courts.
De fait, les mesures annoncées au perchoir portent sur des propositions déjà connues puisqu’issues de la Convention citoyenne pour le climat : moratoire sur l’implantation de centres commerciaux dans les zones périphériques, déploiement d’un plan vélo « très ambitieux », régulation de la publicité incitant à la surconsommation de produits polluants.
Des mesures qui ne sont pas (encore) à la hauteur de l’ambition affichée, et alors que celles proposées par les citoyens sont en réalité renvoyées vers « un projet de loi spécifique qui sera en concertation à l’automne ».
Pour « redevenir cette grande nation industrielle grâce et par l’écologie », on se demande juste s’il ne faudrait pas accélérer le tempo et établir une réelle planification.
Ce sera sans doute le rôle d’un personnage qui fait son grand retour dans le paysage politique : le commissaire général au plan.