Grève des taxis, fonctionnaires, enseignants et contrôleurs aériens
Journée tendue dans le public et le privé: les 5,6 millions d'agents de la fonction publique sont appelés à faire grève et manifester pour une hausse de leur pouvoir d'achat ce mardi 26 janvier, jour de mobilisation, parallèlement, des enseignants et des chauffeurs de taxis.
D'importantes perturbations sont attendues dès le matin autour des aéroports parisiens de Roissy et Orly, ainsi que Porte Maillot en raison du mouvement des taxis, appelés à protester contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC).
Côté fonction publique, entre 110 et 120 manifestations sont prévues en région et à Paris, auxquelles devraient se joindre les enseignants, mobilisés contre la réforme du collège. Plusieurs rassemblements par secteur professionnel (santé, finances...) sont attendus dans la matinée, notamment à Paris.
Les employés de la Sécurité sociale et de certains secteurs privés hospitaliers et associatifs comme l'aide à l'enfance, devraient également se joindre au mouvement, ainsi que les contrôleurs aériens.
En revanche, les transports publics (SNCF, RATP) ne sont pas concernés.
- Fonctionnaires: appelés à manifester contre le gel, depuis 2010, du point d'indice (4,63 euros) qui sert à calculer leurs salaires, ils ont perdu entre "8 et 10%" de leur pouvoir d'achat en cinq ans, selon FO et la CGT.
La CGT, FO et Solidaires, qui ont appelé à la grève, dénoncent aussi les suppressions de postes (150.000 depuis 2007), notamment dans des secteurs clefs comme l'hospitalier et les finances. Ces trois syndicats, majoritaires aux élections professionnelles chez les syndicats représentatifs (48,55% des voix), n'ont pas signé l'accord sur la rémunération et la carrière des fonctionnaires que le gouvernement a décidé, en septembre, de mettre en oeuvre.
Cet accord propose de revoir d'ici à 2020 toutes les grilles de rémunération des fonctionnaires, en contrepartie d'un allongement des carrières. CGT, FO et Solidaires le jugent globalement insuffisant notamment pour les catégories les moins bien payées. Six syndicats (CFDT, Unsa, FSU, CFTC, CFE-CGC et FA-FP, totalisant 46,70% des voix) ont signé l'accord.
La ministre de la Fonction Publique, Marylise Lebranchu, a déjà prévenu qu'une possible hausse du point d'indice ne serait "sans doute pas à la hauteur de ce que demandent les syndicats".
La manifestation parisienne partira à 14H00 de Montparnasse.
- Enseignants (environ 40% des 2,4 millions d'agents de la fonction publique d'État):
L'intersyndicale contre la réforme du collège (Snes-FSU, Snep, Snalc, FO, Sud et CGT) invite les enseignants à manifester à Paris et en province.
Ce sera la quatrième grève contre cette réforme, prévue pour la rentrée 2016, après celles du 19 mai, 11 juin et 17 septembre. Points de contestation principaux: la part d'autonomie donnée aux collèges et la suppression d'une partie des classes bilangues (deux langues dès la 6ème).
Dans le primaire, le premier syndicat (SNUipp-FSU) appelle aussi à la grève mais pour les salaires. La FSU, première fédération de l'éducation n'a pas appelé à cesser le travail mais soutient les actions de ses syndicats.
Dans la capitale, le cortège des enseignants des académies de Paris, Créteil et Versailles auquel devraient se joindre des enseignants du privé, s'ébranlera à 13H30 de Port-Royal et rejoindra les autres fonctionnaires à Montparnasse à 14H00.
- Contrôleurs aériens:
Les deux premiers syndicats d'aiguilleurs ont appelé à faire grève, incitant la direction générale de l’aviation civile à demander aux compagnies d'annuler préventivement 20% de leurs vols et des "perturbations sont attendues sur l'ensemble du territoire".
Attachés à leur régime spécifique de primes, qui représentent plus de la moitié de la rémunération des aiguilleurs, les syndicats veulent être exclus de la refonte du système de prime de la fonction publique qui, selon eux, lèse leur pouvoir d'achat.
- Taxis:
Des milliers de chauffeurs de taxi sont appelés à manifester contre les "dérives" du secteur des VTC. Cette grève "risque d'être fortement suivie et très dure", a prévenu Serge Metz, PDG de Taxis G7. Un précédent mouvement, en juin 2015, avait été émaillé de violences. Deux intersyndicales appellent à manifester.
A Paris, outre porte Maillot, un rassemblement est prévu près du ministère de l'Economie et des Finances.
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