Presque aveugle, Pôle emploi lui trouve un poste de conducteur de train

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La rédaction de France-Soir
Publié le 28 novembre 2018 - 17:18
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Une femme presque aveugle s'est vu proposer un poste de conducteur de train par Pôle emploi.
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Le Pôle emploi a proposé un poste de conducteur de train à une quinquagénaire presque aveugle. Souffrant de déficience visuelle à plus de 80%, elle a bien entendu refusé l'offre. De son côté Pôle emploi a reconnu "une erreur".

La surprise a été grande à la lecture de cette offre d'emploi. Sophie Gleize, demandeuse d'emploi âgée de 55 ans, est inscrite au Pôle emploi dans l'espoir de retrouver du travail. Elle a ainsi reçu une offre "complètement débile" dernièrement.

Comme l'a relaté Le Parisien mardi 27, cette déficiente visuelle à 80% s'est donc vu proposer de devenir conducteur de train.

La quinquagénaire est d'ailleurs tellement handicapée qu'elle n'a pas pu lire l'offre elle-même et a dû être aidée de son fils. Outre le fait de recevoir une proposition "ubuesque", Sophie Gleize a assuré qu'en deux ans, c'était seulement la seconde qu'elle avait reçu de la part du Pôle emploi de Meaux.

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"J’étais surprise et déçue quand il m’a lu cette proposition complètement débile, ça montre à quel point quand on est handicapée et qu’on veut travailler, rien n’est adapté à notre spécificité. Tout ça est ridicule plus que grave", a regretté celle qui est éducatrice canine de formation.

"Pôle emploi m’a proposé un poste d’agent de sécurité avec un chien. Comment voulez-vous que je fasse en n’y voyant rien?", a regretté Sophie Gleize, atteinte d'une maladie génétique rare.

Elle a travaillé comme coach sportif mais aussi esthéticienne avant que sa maladie ne l'empêche d'exercer ces emplois. "Quand vous avez plus de 50 ans que vous êtes une femme et en plus handicapée, on vous dit de vous contenter des 900 euros mensuels d’allocation adulte handicapé, mais ce n’est pas une vie ça. Je ne veux pas être à la charge de la société".

Après avoir obtenu un chien guide, elle s'est elle-même payé une formation pour devenir éducatrice canine. Elle attend maintenant d'intégrer une formation d'éthologie canine en janvier prochain mais se sent seule face à ces démarches.

"J’ai déjà mon combat contre la maladie à mener, j’aimerais que pour les démarches on m’aide vraiment, plutôt que toujours me demander d’envoyer des mails que je ne peux pas rédiger. Même entrer à Pôle emploi quand j’ai rendez-vous je ne peux pas le faire seule, il faut taper un code! Le handicap, c’est un combat permanent".

Pôle emploi reconnait de son côté avoir fait "une erreur" et indiquait qu'il ne s'agissait pas d'une proposition personnalisée. "Nous envoyons régulièrement des mails avec des opportunités d’emploi de façon un peu large, pour promouvoir les secteurs qui recrutent. On nous reprocherait de ne pas le faire", a souligné l'organisme.

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