Sécuriser la reprise des entreprises et faire face à la peur des contaminations : les initiatives pour relever le défi

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FranceSoir
Publié le 05 mai 2020 - 12:08
Mis à jour le 13 mai 2020 - 14:14
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Copass classe les employés selon leur niveau de risque de contamination, pour pouvoir personnaliser les mesures de sécurité
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Les entreprises et leurs salariés vont reprendre le travail, mais cela peut être freiné par la peur des risques des contaminations auxquels ils peuvent être exposés, ce qui pourrait affecter la reprise économique. Pour mieux respecter les mesures de distanciation et d'hygiène, certaines entreprises feront appel à des outils numériques, soit pour s’adapter aux besoins de chaque employé soit en traçant leurs mouvements pour éviter les rapprochements entre salariés.  

Le ministère du Travail crée des règles universelles et adaptées aux métiers

Le ministère du Travail a élaboré des règles universelles qui devront s’appliquer lors de la reprise d’activité le 11 mai regroupées dans un guide pratique appelé “Protocole National de déconfinement”. Les entreprises et leurs travailleurs auront une semaine pour se l'approprier. Pour chaque branche professionnelle des guides sont aussi mis à disposition, avec des bonnes pratiques  spécifiques à 48 métiers  comme les livreurs, cassiers, boulangers, etc.  En résumé, un minimum de 4m2 est nécessaire partout pour que l'employé ne soit jamais trop proche de ses collègues; le port du masque est obligatoire, les pauses doivent être échelonnées, etc. Ce manuel vise à uniformiser les pratiques, mais il ne garantit pas que les règles s’appliqueront, ce qui génère encore beaucoup de réticences au retour au poste de travail.

Une application pour adapter le déconfinement au risque de chaque employé

Pour permettre à ses collaborateurs de revenir au bureau en toute confiance, Serge Magdeleine, Directeur de la transformation digitale et IT du groupe Crédit Agricole, a lancé l’application "Copass". Elle classe les employés selon leur niveau de risque de contamination, pour pouvoir personnaliser les mesures de sécurité. Pour les certifier avec un badge selon leur niveau de “sensibilité” face à la maladie, l'employé doit répondre à un questionnaire sur son âge, type d'hébergement etc. des données de santé (pathologies particulières ...) et d’autres comme leur type de transport pour aller au travail. L’application génère en analysant les informations un profil de risque avec un code couleur, consultable à travers un QR code (comme celui de l’attestation de déplacement numérique), ce qui permet une garantie d’anonymisation des données analysées. L'employeur connaîtra uniquement l'identité et la couleur de ses collaborateurs, et n’aura en aucun cas accès au détail des réponses.
Selon le code couleur l'employé sera prié de rester en télétravail, de retourner sur site en horaire alterné, dans une unité réduite, encouragé à faire un test de dépistage … etc.
Pour que l’application soit efficace, les salariés doivent adhérer au programme et accepter son utilisation. Elle sera tout d’abord déployées dans cinq sociétés pilotes, pour observer comment ces entreprises réussiront engager un dialogue social avec les représentants du personnel, pour obtenir leur adhésion et faire accepter un nouveau règlement imposant les mesures de sécurité prévues .

D’autres solutions technologiques pour la reprise du travail

Des bracelets connectés et des caméras thermiques ainsi que la reconnaissance intelligente de distanciation à partir de caméras de sécurité sont quelques exemples des initiatives qui visent à faire respecter les gestes barrières à l’aide des nouvelles technologies. 
D’un côté, Amazon utilise un système de dépistage par caméra thermique, d’un autre, le port d’Anvers en Belgique fait porter à ses employés des bracelets qui vibrent lorsqu’un employé se rapproche de quelqu'un pour lui rappeler les mesures de sécurité. Uber, aux Etats Unis, utilisera la reconnaissance faciale pour vérifier si les chauffeurs (mais aussi les passagers) portent bien des masques.
 En Chine, une start-up a déja commercialisé des lunettes qui permettent de voir en réalité augmentée la température  des employés. 
En Inde,  une application mobile de traçage a été rendue obligatoire pour tous les employés, des secteurs privés et publics. Les chefs d'entreprise sont responsables de l’utilisation de l’application par leurs employés, pour qu'elle soit efficace. Avec une population de 1,3 milliard d'habitants, l’Inde à fait le choix du traçage et de la surveillance dans le monde du travail pour stopper la propagation du virus.
En France, les mesures de sécurité au travail servent non seulement à faire respecter les normes qui éviteront des contaminations, mais permettent aussi aux salariés de reprendre leur travail plus sereinement.

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