Catastrophe chimique dans l’Ohio : un risque sanitaire sous-estimé par les autorités ? 

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France-Soir
Publié le 14 février 2023 - 15:09
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DUSTIN FRANZ / AFP
Fumées s'échappant du train de marchandises après l'accident.
DUSTIN FRANZ / AFP

ENVIRONNEMENT - Le vendredi 3 février, le déraillement d’un train convoyant du chlorure de vinyle a provoqué un gigantesque incendie à East Palestine, dans l’État de l’Ohio aux États-Unis. Les autorités assurent maîtriser le déversement du produit chimique hautement cancérogène, mais beaucoup d’habitants signalent "une odeur âcre dans l'air" et se disent "très préoccupés par la pénétration de produits chimiques dans les sources d'eau de la ville".  

Le 4 février, le journal américain The New York Times a rapporté le déraillement d’un train dont cinq wagons contenaient du chlorure de vinyle. Les autorités locales ont ordonné à 2000 personnes, soit environ la moitié de la population de la ville, d’évacuer leurs habitations. 

Le chlorure de vinyle, un gaz hautement toxique  

D’après différents responsables sur place, plusieurs explosions retentissaient toujours au lendemain de l’accident. D’épaisses fumées noires se sont dégagées des incendies pendant plusieurs jours.  

En France, le chlorure de vinyle est reconnu comme un cancérogène avéré par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Ici acheminée sous sa forme liquide, la substance chimique se distille néanmoins sous forme de gaz inodore, incolore et hautement inflammable au contact d’une température ambiante.  

Keith A. Drabick, le chef des pompiers de la région, assurait samedi 4 février que la qualité de l'air était sous surveillance. Il se voulait rassurant : "jusqu'à présent, tout va bien". Il a néanmoins ajouté que les autorités compétentes ne savaient pas encore si la combustion des matériaux présents dans une partie des wagons était dangereuse.  

Le 6 février, le gouverneur de l'Ohio, Mike DeWine, annonçait dans un communiqué étendre la zone d’évacuation ainsi que des opérations de "libération contrôlée du chlorure de vinyle". Ces manœuvres impliquent "la combustion des produits chimiques des wagons, ce qui libère des fumées dans l'air qui peuvent être mortelles si elles sont inhalées (…) toute personne qui reste dans la zone rouge affectée fait face à un grave danger de mort". 

La qualité de l’eau aussi remise en question  

Depuis l’accident, beaucoup d’habitants d’East Palestine ont non seulement signalé une odeur âcre dans l'air, mais se sont aussi dits très préoccupés par la pénétration de produits chimiques dans les sources d'eau de la ville, comme le rapporte le Pittsburgh Post-Gazette. L'agence de gestion des urgences du comté de Columbiana affirme cependant qu’il est "improbable" que des produits chimiques se déversent dans les sources d'eau, compte tenu de l'emplacement du déraillement.  

Certains contredisent cette déclaration, comme le journaliste Stew Peters, qui s’alarme dans un tweet de "poissons et bovins retrouvés morts à 160 km du lieu de l’incident".  

Ce dernier s’interroge également sur l’arrestation d’Evan Lambert mercredi 8 février à l’occasion d’une conférence de presse sur l’accident ferroviaire. Poussé au sol puis menotté, le journaliste a été conduit à la prison du comté de Columbiana pour trouble à l’ordre public. "Les journalistes qui couvrent l’évènement sont arrêtés, mais que se passe-t-il ?", se demande Stew Peters.  

Dimanche 12 février, West Virginia American Water, le service public d’eau potable de Virginie-Occidentale, État voisin de l’Ohio, annonce qu'il installera prochainement un autre point d’approvisionnement de celui de la rivière de l’Ohio "au cas où il serait nécessaire de passer à une autre source d'eau". 

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