Chasse à courre : si, les animaux pourront encore être tués en ville
Depuis ce vendredi 1er, un arrêté oblige les chasseurs à gracier un animal qui s'est réfugié dans une zone habitée lors d'une chasse à courre. Ce qui ne garantit cependant pas sa survie.
Un arrêté paru ce vendredi au Journal officiel prévoit, lors d'une chasse à courre, la grâce obligatoire d'un animal (et donc la fin de la chasse) lorsque celui-ci "se trouve à proximité d'habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales et de bureaux et d'établissements accueillant du public".
Le texte semble vouloir mettre fin à la cohabitation parfois difficile entre veneurs (chasseurs) et habitants des zones proches de la forêt.
La nouvelle règle a un peu vite été assimilée à l'idée que les cerfs, chevreuils, renards ou sangliers seraient assurés de s'en sortir si jamais ils se retrouvaient dans une zone habitée. Mais d'autres points de l'arrêté montrent qu'ils pourraient tout de même être tués sur place, ou encore que la chasse pourrait se poursuivre.
Voir: Un séjour découverte de la chasse à courre pour s'opposer aux "préjugés"
Dans les faits, le texte prévoit que les chasseurs doivent mettre en œuvre tous les moyens pour protéger les personnes et les biens, retirer les chiens et "faciliter le déplacement de l'animal loin de la zone habitée".
Cela peut cependant être plus facile à dire qu'à faire. C'est pourquoi l'arrêté prévoit que les autorités (maire, police, gendarmerie) peuvent décider que l'animal doit être anesthésié, ou si les circonstances exigent, mis à mort. Cela ne pourra cependant plus être fait par les chasseurs mais par un vétérinaire, aux frais de l'équipage de vénerie.
Une formulation de l'arrêté pose également question. Il est précisé que cette mesure de grâce obligatoire concerne une bête "aux abois ou au ferme (sur ses fins, pris, forcé ou hallali courant)", autrement dit un animal qui est au bout de ses forces ou acculé. Stricto sensu, la chasse pourrait donc se poursuivre et l'animal être tué plus tard même s'il s'approche à un moment donné des zones en question. Le terme "à proximité" pourrait par ailleurs être lui aussi l'enjeu d'interprétations.
A noter que la position officielle de la Société de vénerie est de gracier l'animal qui s'approche des zones d'habitation ou propriétés privés et de tenter de l'en faire partir. Position qui n'a cependant pas force de loi.
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