Economie circulaire : Un nouveau site internet propose les objets dont l'État ne veut plus
La crise de la Covid-19 a retardé les plans du gouvernement pour renforcer les initiatives pour promouvoir l'economie circulaire. La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire est un axe fort de sa politique de transition écologique. Elle a été votée en février 2020, mais de nombreuses mesures n'ont pas été mises en places en raison de l'épidémie. L’une d'entre elles, originale, vient d'être déployée: il s’agit d’un site Internet https://dons.encheres-domaine.gouv.fr/ qui permet à l’État de montrer l'exemple en matière de circularité et de réutilisation. Sur cette plateforme, d'autres administrations ou des associations reconnues d'utilité publique peuvent choisir et récupérer du vieux mobilier, inutilisé par l’État. Avec cette initiative, le gouvernement veut montrer la voie et encourager des entreprises et autres organisations à mettre en place la réutilisation des équipements et du mobilier, en faveur d'une consommation plus responsable.
Réutiliser au lieu de jeter: le gouvernement donne l'exemple
Chaises, tables basses, bureaux, mobilier en tout genre… Les associations reconnues d’utilité publique ont souvent besoin de matériel, sans forcément avoir les moyens. Grâce au nouveau site Internet dons.enchères-domaine.gouv.fr, elles peuvent maintenant récupérer ce dont elles ont besoin gratuitement. Cette plateforme Internet permet en effet à l'Etat d'offrir son vieux mobilier inutilisé à d'autres administrations ou à des associations reconnues d'utilité publique.
Depuis novembre dernier, le site a mis en ligne plus d'une centaine d'annonces, mais il n'a fait l'objet d'un communiqué auprès du grand public qu'en début octobre 2020. Les procédures de dons, autrefois contraignantes, ont été assouplies. Ce dispositif a néanmoins un cadre fixe: il est uniquement possible de céder gratuitement des biens dont la valeur à la revente n'est pas élevée et les véhicules motorisés sont exclus. Pour faire passer l’administration en priorité, certains objets peuvent être mis à disposition des associations seulement dans un deuxième temps, si aucun service public n'a fait part de son intérêt.
Grâce à ce nouveau service, l’État s’assure que des biens publics ne sont pas détruits avant d'avoir pu être réutilisés.
Les plateformes de réutilisation privées gagnent en popularité
Si l'administration publique montre la voie de l'économie circulaire, certaines entreprises ont déjà sauté le pas, et proposent des services de réutilisation. Selon Pierre-Etienne Roinat de Recommerce Group les Francais sont deja habitués par exemple, à revendre leurs anciens téléphones et à acheter des smartphones reconditionnés, car ils sont entre 20 et 50% moins chers.
Les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de la revente et la reprise de leurs anciens produits lorsqu’ils en achètent un nouveau, que cela soit un frigo, un vélo ou même des habits, si cela permet de bénéficier d'une réduction.
Dans le domaine du textile, des marques enfant comme Bonton, Jacadi, ou Tape à l’œil ont lancé des sites dédiés pour récupérer des vêtements anciens en échange de bons de réduction. Cela marche aussi très bien pour les équipements de loisir. Vous voulez vous débarrasser de votre stand up paddle ou changer votre snowboard? Decathlon rachète également votre ancien matériel contre un bon d’achat reprise. Un site permet même de simuler le prix de reprise.
La réparation, un pilier de l'économie circulaire
Pour la réutilisation de biens, la remise en état, et la réparation sont cruciales, et pourraient donc devenir un métier d'avenir et créer de l'emploi. Selon une étude France Strategies , l’économie circulaire concerne 800 000 emplois en France « soit plus de 3 % de l'emploi global », d’après les calculs d’Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l'Institut de l'économie circulaire, créé en 2013. Le développement d'activités de réparation des produits usagés, de réutilisation ou de recyclage des déchets, génère environ 25 fois plus d'emplois que la mise en décharge de ces déchets. Avec plus de 200 000 équivalents temps plein, la réparation, notamment automobile, demeure le secteur qui génère le plus de postes. Avec ces chiffres, la réparation pour la remise en vente se présente donc comme un secteur d'avenir.
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