Feu vert des préfets aux premières éoliennes françaises en mer, des associations préparent des recours
Les trois premiers parcs d'éoliennes en mer en projet au large des côtes françaises, pilotés par EDF, ont désormais le feu vert des préfectures mais des associations travaillent à un recours contre l'un d'entre eux.
Les opposants ont quatre mois pour saisir la cour d'appel administrative de Nantes à compter de la publication ces derniers mois des arrêtés préfectoraux "autorisant l'implantation et l'exploitation" de ces parcs situés au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Fécamp (Seine-Maritime) et Courseulles (Calvados).
La Loire-Atlantique pourrait être le premier département français à voir pousser des éoliennes en mer. Les recours contre ce projet de 480 MW (80 éoliennes à 12 km des côtes) doivent être déposés au plus tard le 25 juillet. Or, Prosimar, association locale membre du réseau Pulse opposé à l'éolien offshore, expliquait mardi 5 ne pas avoir pour l'heure les fonds nécessaires.
Situé au large de quelques-unes des plages du Débarquement, le projet de Courseulles-sur-Mer (75 éoliennes développant 450 MW à 10 km des côtes) semble davantage menacé par des recours. Les opposants ont jusqu'au 10 octobre pour le contester.
"On va déposer un recours. Avec plusieurs associations, on va plancher tout l'été. Notre argument principal est l'incompatibilité de ce projet avec celui de classement des plages du Débarquement au patrimoine de l'Unesco", explique Elsa Joly Malhomme, de l'association Libre Horizon, membre du réseau Pulse. Leur avocat est Francis Monamy, qui a obtenu en 2014 l'annulation du schéma régional éolien d'Ile-de-France.
L'association Robin des bois affirme elle aussi préparer un recours contre Courseulles. Pour elle, ce parc qu'elle considère, comme les deux autres, "surdimensionné", menace la biodiversité et la sécurité des navires.
A Fécamp (83 éoliennes produisant 498 MW à 13 km des côtes), où les opposants ont jusqu'au 22 août pour saisir la justice, un recours est juste "envisagé", selon l'association locale du réseau Pulse.
France nature environnement de son côté est favorable aux trois projets qui prévoient des suivis environnementaux mais restera "vigilante" sur leur mise en œuvre.
EDF Energies Nouvelles doit prendre sa décision finale d’investissement sur les trois parcs au premier semestre 2017, pour une mise en service en 2020, sauf recours. Le groupe mène ces projets en partenariat avec le canadien Enbridge et Alstom Renewable Power.
Ce dernier a inauguré fin 2014 la première usine de pièces d'éoliennes, la seule à ce jour en France. La pose de la première pierre d'une seconde usine Alstom est espérée à Cherbourg pour "fin 2016, début 2017", après avoir été repoussée de plus d'un an.
Ces trois projets ont été choisis en 2012 lors du premier appel d'offres passé par le gouvernement.
Un quatrième projet, 62 éoliennes pour 496 MW en tout à 17 kilomètres au large de Saint-Brieuc, avait aussi remporté l'appel d'offres. Il est mené par l'espagnol Iberdrola avec Adwen, la coentreprise d'Areva avec l'espagnol Gamesa, dont Areva est en train de se retirer. L'enquête publique préalable à l'arrêté préfectoral d'autorisation doit démarrer le 4 août et durer deux mois. La mise en service est annoncée pour 2020.
Ces quatre parcs représentent un investissement de 2 à 2,5 milliards d'euros chacun.
Deux autres projets, menés par Engie, ont été ensuite choisis, en 2014, par le gouvernement, au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée). La mise en service est envisagée à partir de 2021.
Au large du Royaume-Uni, EDF EN a déjà mis en service 62 mégawatts éoliens.
L'Europe totalisait fin 2015 3.230 éoliennes offshores réparties dans 84 parcs dans 11 pays (en incluant les sites en construction), pour une capacité cumulée de 11.027 MW, soit l'équivalent d'environ 11 réacteurs nucléaires et 1,5% de la consommation électrique totale de l'UE.
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