Inondations : l'Essonne face au dernier pic de crue
Le dernier pic de crue est attendu mardi dans l'Essonne, au terme d'une semaine d'inondations exceptionnelles.
Ces inondations ont fait quatre morts et des dégâts dont le coût d'indemnisation pourrait dépasser le milliard d'euros.
Seuls l'aval de la Seine, à Elbeuf et Rouen, le Cher et l'Essonne sont désormais placés en vigilance orange, selon l'organisme de prévention Vigicrues.
A Corbeil-Essonnes, où la rivière Essonne se jette dans la Seine et où l'on s'était préparé au pire, aucune évacuation n'a finalement été déclenchée au cours de la nuit. "Ouf! C'est un soulagement. Les dégâts sont moins importants que prévu par les autorités", a déclaré à l'AFP le maire de cette ville de l'Essonne d'environ 40.000 habitants Jean-Pierre Bechter.
Particulièrement exposée, la commune risquait de voir deux de ses quartiers complètement inondés avant que la décrue de l'Essonne ne commence, lentement, en fin de journée.
"La Seine a énormément baissé et l'Essonne s'écoule quasi normalement mais très vite, à 30 m cube par seconde, sans gros dommage pour l'instant", a expliqué le maire. "Mais il faut voir comment ça évolue dans la journée."
A Paris, la Seine, elle, continue doucement mais sûrement à baisser: le niveau était à 4,72 m à 10H00 mardi, soit près de 1,5 m de moins que son maximum atteint dans la nuit de vendredi à samedi (6,10 m). Selon Vigicrues, plus aucun débordement ne devrait être observé à compter de jeudi.
Plusieurs jours au moins seront nécessaires au retour du fleuve à la normale, et les analystes restent prudents, l'œil sur de possibles pluies significatives annoncées pour la semaine prochaine.
Depuis une semaine, des centaines de communes ont été touchées par ces inondations, des milliers d'entreprises, de commerces, d'agriculteurs affectés, sans oublier les particuliers. Quelque 3.000 foyers étaient toujours privés d'électricité en Ile-de-France lundi soir.
La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a appelé mardi les assureurs à indemniser au plus vite et "sans barguigner" les victimes des intempéries.
Manuel Valls a annoncé lundi un "fonds d'extrême urgence" pour les sinistrés sans ressource ayant tout perdu, en attendant les indemnisations des assureurs.
De leur côté, les agriculteurs touchés ont demandé aux autorités de déclarer l'état de calamité agricole pour bénéficier du Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) chargé de compenser les pertes sur des cultures pour lesquelles ils ne sont souvent pas assurés.
Pour les commerces de proximité, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron doit convoquer une "cellule de continuité économique" qui "va arrêter des mesures d'aide exceptionnelles" pour permettre le démarrage des activités "le plus vite possible".
Dans toutes ces zones, le retour à la normale s'annonce lent et difficile.
L'état de catastrophe naturelle devrait être reconnu mercredi pour une première liste de départements et communes sinistrés.
A Paris, la crue de la Seine risque de se traduire par une perte de dix millions d'euros rien que pour le secteur touristique fluvial, estiment les armateurs, demandant eux aussi une aide "exceptionnelle".
Au nord d'Orléans, les derniers camions bloqués sur l'A10 ont été évacués lundi, Vinci Autoroutes jugeant toutefois prématuré d'annoncer une date pour la réouverture de ce tronçon très fréquenté.
De nombreux châteaux, monuments et musées à Paris et en région accueillent à nouveau les touristes, mais pas le Louvre, dont la réouverture est "envisagée" mercredi, sauf pour les salles des arts de l'islam au sous-sol évacué. Le musée d'Orsay sera à nouveau accessible mercredi.
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