Japon : une cinquantaine de morts suite au séisme dévastateur du 1er janvier

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Trina Banderas, France-Soir
Publié le 03 janvier 2024 - 14:45
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STR JIJI Press / AFP
Dans la ville de Wajima, située dans la préfecture d'Ishikawa, le 3 janvier. Un épisode pluvieux dans la région complique les recherches de survivants...
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ENVIRONNEMENT - Lundi 1er janvier, un séisme de magnitude 7,6 sur l'échelle de Richter a secoué le Japon, déclenchant une alerte au tsunami. Les difficultés d'accès aux zones sinistrées ont intensifié la course contre la montre pour sauver des vies, si l'on en croit les déclarations du Premier ministre Fumio Kishida.

La préfecture japonaise d'Ishikawa déplore la perte d'au moins 55 vies à la suite du puissant tremblement de terre qui a frappé le centre du Japon le jour du Nouvel an, a rapporté mardi la chaîne publique NHK. Alors que les équipes de secours redoublent d'efforts pour retrouver des survivants, le séisme de magnitude 7,6 a été dévastateur, engendrant des dégâts structurels majeurs et des incendies. Une alerte au tsunami a également été déclenchée le long de la côte ouest, levée mardi matin 2 janvier. La dernière secousse de cette ampleur avait été enregistrée en 2018 à Hokkaido.

Les autorités japonaises font face à des défis considérables dans l'évaluation de l'ampleur de la catastrophe, avec plus de 140 répliques depuis la première secousse, perturbant les opérations de sauvetage. L'agence météorologique nationale met en garde contre de possibles répliques significatives dans les jours à venir, ajoutant une dimension anxiogène à une situation déjà précaire.

Située à environ 500 kilomètres de Tokyo et à proximité immédiate de l'épicentre du séisme, la ville de Wajima endure les conséquences dévastatrices du tremblement de terre. Pas moins de 25 bâtiments, parmi lesquels de nombreuses résidences privées, se sont effondrés dans cette municipalité comptant environ 27 000 habitants.

Évacuations massives, pannes d'électricité et opérations de sauvetage en cours

Lundi soir 1er janvier, le gouvernement a ordonné l'évacuation de 100 000 personnes. Celles-ci ont cherché refuge dans des salles de sport et des gymnases scolaires. Beaucoup sont retournées chez elles après la levée des alertes au tsunami. Cependant, environ 33 000 foyers étaient toujours plongés dans l'obscurité mardi 2 au petit matin, selon Hokuriku Electric Power. De plus, la plupart des zones du nord de la péninsule de Noto étaient privées d'eau, comme l'a signalé NHK.

Mardi, le ministre de la Défense a annoncé la mobilisation d'un millier de membres de l'armée pour les opérations de sauvetage, envisageant même le déploiement potentiel d’environ 10 000 soldats. Ces renforts s'ajoutent aux milliers de pompiers et de policiers venus de toutes les régions qui ont convergé dans la zone la plus sévèrement touchée de la péninsule de Noto.

De nombreux transports, trains, ferries ou avions, ont été interrompus dans la région. L'aéroport de Noto a dû fermer ses portes en raison des dommages causés à la piste, au terminal et aux voies d'accès. La chaîne publique NHK rapporte que 500 personnes se sont retrouvées piégées dans leurs voitures sur le parking de l'aéroport. Par ailleurs, la West Japan Railway a signalé qu'environ 1 400 passagers d'un train à grande vitesse ont été immobilisés durant 11 heures, le temps nécessaire pour inspecter l'état des voies entre les gares de Toyama et de Kanazawa.

Période sensible pour l'industrie nucléaire japonaise

Le séisme de lundi a également conduit les autorités de sud et nord-coréennes et russes à émettre une alerte au tsunami. Cet événement survient à un moment délicat pour l'industrie nucléaire japonaise, qui fait face à une opposition soutenue de la part de certains activistes depuis la tragédie de Fukushima. Malgré les inquiétudes initiales quant à d'éventuels dommages sur des centrales en activité, l'autorité japonaise de régulation nucléaire a assuré lundi qu'aucun problème n'avait été constaté dans les centrales situées le long de la mer du Japon.

La semaine dernière, le Japon a autorisé la reprise de la plus grande centrale nucléaire mondiale, Kashiwazaki-Kariwa, inactive depuis le tsunami de 2011. Située dans la préfecture de Niigata, la région touchée par le récent tremblement de terre de lundi. La centrale de Shika exploitée par Hokuriku Electric, la plus proche de l'épicentre, est également à l'arrêt depuis 2011. Après le séisme de lundi, l'entreprise a signalé des coupures de courant et des fuites de combustible, sans radiation. Elle prévoyait de relancer le réacteur en 2026.

L'émission d'une alerte au tsunami majeur, la plus élevée depuis 2011, a ravivé le souvenir de cette année traumatisante pour le Japon. Le tremblement de terre de magnitude 9,1, suivi d'un tsunami massif, avait engendré une triple catastrophe qui avait laissé le nord de l'archipel japonais en ruines et avait abouti à l'accident nucléaire de Fukushima. Les conséquences furent tragiques, avec la perte de près de 20 000 vies et la destruction de villes entières.

Mercredi 3 janvier 2024, trois jours après le dernier séisme, le gouvernement japonais a confirmé une nouvelle réplique de magnitude 4,9. Cette secousse réactive les craintes et intensifie les efforts des secouristes pour libérer les personnes piégées et retrouver des disparus.

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