Le trafic d'animaux en augmentation vers et depuis la France
Le commerce d’animaux est encore aujourd’hui très lucratif : singes, reptiles, écureuils, mais aussi oiseaux et poissons font l’objet d’un trafic grandissant vers et depuis la France.
Selon Interpol, le trafic d’espèces sauvages serait en croissance de 5 à 7 % par an dans le monde. Les réseaux sociaux semblent grandement faciliter les prises de contact entre acheteurs et vendeurs, déplore Alexandre Costa, chef technicien au SPRJ (Service de Police Judiciaire et Renseignement) de l’Office français de la Biodiversité, interviewé par National Geographic. Le cœur du problème réside dans l’éducation des populations : « Les gens qu'on auditionne ne se voient pas comme des trafiquants. Ils ont une approche de la nature complètement faussée. Ils disent aimer les animaux : ils ont l'impression que lorsqu'ils en extraient un de la nature et le mettent en cage en le nourrissant bien et en le cajolant, ils sont des protecteurs de la nature. Or, protéger, c'est profiter de la nature sans la toucher. »
Des espèces potentiellement invasives illégalement importées
Aujourd’hui, les animaux les plus à la mode sont les félins et les petits primates, tels que les ouistitis. Les reptiles et les perroquets sont toujours très recherchés, ainsi que, depuis un an, les écureuils du Japon. Le risque, à terme, pour cette espèce, c’est la voir finir dans la nature et nuire à nos écureuils roux.
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Des oiseaux et des alevins, objets d'un trafic en France
Et les espèces exotiques ne sont pas les seules qui attirent les trafiquants. Les petits passereaux et notamment le chardonneret sont très recherchés : ces petits oiseaux sont capturés pour être élevés. Parfois, ils sont croisés avec d’autres oiseaux pour changer la couleur de leur plumage, et pour leur chant. Certains tentent des expériences en les croisant avec des canaris pour augmenter leurs capacités vocales : des concours de chant illégaux sont même organisés sur les bords des routes en Belgique et en Hollande… Autre trafic d’ampleur non loin de chez nous : celle de la civelle (qui est l’alevin de l’anguille), capturée sur les côtes Atlantique, du Portugal à la Belgique, pour être exportée en Asie où elle est un mets très apprécié.
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