Les apiculteurs inquiets après l'autorisation de deux insecticides contenant "un nouveau néonicotinoïde"
L'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a autorisé à la fin du mois de septembre deux nouveaux insecticides, le Closer et le Transform. Cette décision a provoqué l'inquiétude et la grogne des apiculteurs qui ont dénoncé la présence, dans ces produits, "d'un nouveau néonicotinoïde" jeudi 19.
Dans un communiqué, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) a protesté contre l'autorisation de ces deux nouveaux insecticides de l'entreprise Dow AgroSciences. Le principe actif de ces produits est le sulfoxaflor (le fameux néonicotinoïde qu'attaquent les apiculteurs) qui "appartient à une nouvelle famille chimique, les sulfoximines, qui est différente de celles des néonicotinoïdes", selon la firme.
Ce n'est cependant pas du tout l'avis de l'Unaf: "on va remplacer les néonicotinoïdes qu'on va supprimer par un nouveau néonicotinoïde" a alerté le président du syndicat Gilles Lanio, lors d'une conférence de presse jeudi, en ajoutant que le sulfoxaflor avait "le même mode d'action" que les substances interdites.
"Une fois absorbée par la plante, (la molécule) circule dans son système vasculaire jusque dans les parties florales, et donc le pollen et le nectar" et elle est accusée de tuer les abeilles.
Aux Etats-Unis, le sulfoxaflor a été classé comme néonicotinoïde mais pas en France où le ministère de l'Agriculture s'y refuse bien qu'il admette qu'il "agit pareil".
Pour rappel, ces pesticides dits "tueurs d'abeilles" vont être interdits en France à partir du 1er septembre 2018. Pour l'Unaf, ils sont la cause des récoltes "catastrophiques" des apiculteurs. En 2016, moins de 10.000 tonnes de miel avaient été produites et le syndicat ne prévoyait pas d'amélioration pour 2017.
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