Montagne : une association demande la prise en compte du risque d'"avalanches exceptionnelles"
Une association de familles de victimes d'avalanches demande au ministère de l'Ecologie de prendre en compte "les avalanches exceptionnelles", dans les risques à prendre en compte et les plans d'évacuation des stations de sports d'hiver françaises.
L'Association pour l'information sur les risques d'avalanches urbaines et leur prévention (AIRAP) souhaite ainsi informer le public que, dans de nombreuses stations, "du fait de l’absence de la connaissance précise et de l’affichage des secteurs soumis au risque d’avalanche exceptionnelle en zones habitées, il est préférable de ne pas y séjourner".
L’AIRAP a été créée en 2005 par Jean-Claude Bourdais, père d'une des 12 victimes de la grande avalanche de Montroc-Chamonix (Haute-Savoie) le 9 février 1999, pour laquelle l’ancien maire de Chamonix a été condamné à 3 mois de prison avec sursis en 2003.
Depuis 10 ans, l'association se bat pour que soit pris en compte "l'aléa de référence exceptionnel (comme dans tous les pays d'Europe de la montagne depuis des décennies) c'est-à-dire celui concernant des avalanches dont l'occurrence est supérieure à 100 ans et jusqu'à 300 ans. Ces grandes avalanches, rares et puissantes, sont d'autant plus dévastatrices".
A la suite de l'avalanche de Montroc, la DGPR (Direction générale de la prévention et des risques), qui dépend du ministère de l'Ecologie, avait publié en 2004 un "Guide méthodologique avalanches" prenant en compte ce risque exceptionnel. Ce texte avait été présenté publiquement puis "retiré parce que des élus de montagne, se moquant éperdument de l’intérêt public, faisaient pression sur les ministres successifs pour qu’il ne soit pas mis en œuvre sur les territoires dont ils sont les représentants", affirme l'association.
A ce jour, "ce document n'est toujours pas approuvé par le ministère de l'Ecologie. Cette situation risque d'être lourde de conséquences, en cas de drame, car elle établirait clairement la responsabilité première de l'Etat et en particulier de +ceux qui savaient et n'ont rien fait+", estime l'AIRAP, qui a publié le texte sur son site internet dès 2008, avec une version légèrement modifiée en 2012.
De son côté le ministère de l'Ecologie reconnaît que "les différentes missions d'inspection, en particulier la dernière d'avril 2011, recommandent fortement la publication rapide d'un guide méthodologique PPR (Plan de prévention des risques) intégrant la prise en compte des avalanches exceptionnelles. (…) Ce guide révisé fait actuellement l'objet des dernières consultations afin de disposer de l'ensemble des avis des parties intéressées avant sa diffusion auprès des préfets concernés", ajoutait le ministère en novembre dernier, en réponse à une question écrite d'un sénateur.
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