Réchauffement climatique : les océans ont monté de 14 cm en 100 ans

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 février 2016 - 16:53
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La côte frappée par des vagues.
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Sans la hausse des températures observée depuis le début de l'ère industrielle, la montée des océans aurait été moitié moindre au XXe siècle.
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Entre 1900 et 2000, les océans et les mers ont monté d'environ 14 cm en raison du réchauffement climatique. Soit plus qu'au cours des trois derniers millénaires, révèle une étude publiée lundi.

Le niveau des océans monte plus rapidement depuis le siècle dernier que durant les trois derniers millénaires à cause du changement climatique, selon une étude publiée lundi 22 février. Entre 1900 et 2000, les océans et les mers de la planète ont monté d'environ 14 centimètres sous l'effet de la fonte des glaces, notamment dans l'Arctique, ont relevé les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

Ces climatologues ont estimé que sans la hausse de la température planétaire observée depuis le début de l'ère industrielle, la montée des océans aurait été moitié moindre au XXe siècle. Le siècle dernier "a été extraordinaire comparé aux trois derniers millénaires et la montée des océans s'est même accélérée ces 20 dernières années", a souligné Robert Kopp, professeur adjoint au département des sciences de la Terre de l'université Rutgers (New Jersey, est).

D'après cette étude, qui s'est appuyée sur une nouvelle approche statistique mise au point à l'université d'Harvard (Massachusetts), les océans ont baissé d'environ huit centimètres entre l'an mille et 1400, période marquée par un refroidissement planétaire de 0,2 degrés Celsius. "C'est frappant de voir une telle variation du niveau des océans liée à un aussi léger coup de froid du globe", a pointé le professeur Kopp. Actuellement, la température mondiale moyenne est un degré Celsius plus élevée qu'à la fin du XIXe siècle, a-t-il ajouté.

Pour déterminer l'évolution du niveau des océans pendant les trois derniers millénaires, les scientifiques ont compilé de nouvelles données géologiques, indicateurs de l'élévation des eaux comme les marais et les récifs coralliens, et des sites archéologiques. Ils ont également utilisé des relevés sur les marées à 66 endroits du globe au cours des 300 dernières années. Ces estimations précises de la variation du niveau des océans au cours des 30 derniers siècles permettent de faire des projections plus exactes, a noté Andrew Kemp, professeur des sciences océaniques et de la Terre à l'université Tufts. Les chercheurs ont ainsi estimé que le niveau des océans allait "très probablement monter de 51 cm à 1,3 mètre durant ce siècle si le monde continue à dépendre dans une aussi large mesure des énergies fossiles".

Le 12 décembre, 195 pays ont approuvé l'accord de Paris qui prévoit notamment de contenir la hausse des températures à deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. Si ces engagements conduisaient à une élimination progressive du charbon et des hydrocarbures, cette augmentation pourrait peut-être n'atteindre qu'entre 24 et 60 cm, selon cette étude.

"Ces nouvelles données sur le niveau des océans confirment une fois de plus combien cette période moderne de réchauffement est inhabituelle car elle est due à nos gaz à effet de serre", a souligné Stefan Rahmstorf, professeur d'océanographie au Potsdam Institute de recherche sur l'impact du climat, en Allemagne. "Elles montrent que l'impact le plus dangereux de la montée des températures est l'élévation des océans, qui est bien engagée", a-t-il pointé. "Les glaces fondent plus vite quand les températures montent, c'est de la physique élémentaire", avait-il ironisé par ailleurs.

Selon un rapport distinct publié lundi, sans le réchauffement de la planète depuis le début de l'ère industrielle et ses effets sur l'élévation des océans, plus de la moitié des 8.000 inondations sur la côte Est des Etats-Unis depuis 1950 ne se seraient pas produites. Des zones côtières habitées qui se trouvent au niveau de la mer ou en-dessous sont particulièrement affectées comme notamment la région de la baie de Chesapeake, sur la côte est des Etats-Unis, ont expliqué les auteurs de cette étude.

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