Tourisme animalier : une scandaleuse torture juste pour un selfie
Nouveau gadget pour se faire voir sur internet: se prendre en photo avec des animaux sauvages. Mais pour un selfie "avantageux", les réseaux sociaux véhiculent aujourd’hui des spectacles incompatibles avec le bien êttre animal.
Se prendre en photo devant la Tour Eiffel ne suffit plus. Les voyageurs choisissent maintenant leurs destinations en fonction de leurs paysages et de leur faune afin de garantir un selfie que personne n’a fait, si possible avec un animal exotique. Avec des koalas en Australie, à dos d’éléphant en Thaïlande, au milieu des macaques des neiges au Japon ou avec les renards polaires en Islande… Tous ces clichés sont très recherchés, et assurent un succès certain à leurs auteurs sur les réseaux sociaux. Le secteur touristique se spécialise donc pour donner au touriste ce qu’il attend. Mais cela se fait souvent au détriment de la nature ou des animaux.
Ce n’est pas parce qu’on aime les animaux qu’il faut les approcher
Ce n’est pas parce que votre ami a publié une photo avec un tigre qu’il est normal de se rapprocher d’un tigre. Il est en réalité très probable que l’animal était enchaînée et maltraité. Mais cela ne se voyait pas sur le cliché... Pour les rapprocher des touristes, les animaux sauvages sont violemment forcés à accomplir certaines tâches. En général, ils ont été capturés, élevés ou domptés dans le but d'être soumis aux touristes.
Selon l'ONG World Animal Protection (WAP), le tourisme de faune sauvage représente un marché global d’environ 225 millions d'euros et constitue une source de revenus non négligeables pour les pays en développement. Conscient de cela, Airbnb a noué un partenariat avec cette ONG pour pouvoir certifier des activités de tourisme animalier respectueuses de leur bien être. Il est possible d’observer, soigner ou jouer avec plus de 300 espèces aux côtés de biologistes, de défenseurs de la nature et d'autres amoureux des animaux.
Les sanctuaires: la preuve que le tourisme animalier peut etre respectueux
La journaliste animalière du National Geographic Natasha Daly s’est spécialisée dans la photographie des abus et de l'exploitation auxquels les bêtes sont soumises, et dans le repérage de faux sanctuaires pour animaux. Certains ressemblent beaucoup à des vraies réserves, et mettent en avant leurs cinq étoiles sur des sites de voyage comme TripAdvisor, mais ils proposent presque tous aux visiteurs qui le souhaitent de barboter avec des éléphants, dans des rivières ou des bains de boue. Ces séances de baignade sont bien souvent répétées tout au long de la journée et seuls les éléphants dressés se prêtent à ce type d'activité.
Comment reconnaître les situations ou les animaux sont maltraités?
Daly partage ses recommandations pour ne pas se faire piéger, en essayant de décrypter les signes de souffrance des animaux. Les éléphants en captivité agitent leur queue comme s'ils dansaient, les paresseux semblent apprécier les câlins, les dauphins donnent l'impression de sourire… Mais tous ces signes ne sont en réalité que leurs réflexes, que démontrent en rien que les animaux apprécient les visiteurs!
Pour préserver leur bien être, quatre conseils:
- Garder ses distances: Préférer les expériences qui proposent d'observer les animaux se livrant à des activités naturelles dans leur environnement naturel.
- Faire des recherches: Attention aux notes TripAdvisor, elle ne garantissent pas les bonnes pratiques du “sanctuaire”. Les commentaires peuvent vous aider à mieux identifier les endroits vraiment respectueux des animaux
- Attention aux endroits décrits comme « reversé à la conservation, » « sanctuaire, » et « refuge. » : ces descriptions sont à la mode et peuvent ne pas correspondre à la nature de l’endroit
- Et surtout, méfiez-vous des offres massives et qui promettent d'être très proche des animaux. Les animaux seront perturbés et malheureux de votre présence.
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