Une radioactivité 3 fois supérieure à la normale détectée dans la Loire
L'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) a fait savoir mardi 18 qu'elle avait détecté des taux de tritium dans l'eau de la Loire nettement supérieurs au seuil à partir duquel des vérifications doivent être menées. Cinq centrales nucléaires se trouvent en amont de la zone concernée.
Des niveaux de radioactivité supérieurs à la normale ont été relevés dans la Loire, à hauteur de Saumur (Maine-et-Loire) "en aval des cinq centrales nucléaires sur la Loire et la Vienne" a fait savoir mardi l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) et le réseau Sortir du nucléaire.
Selon ces relevés réalisés en janvier par ce collectif citoyen "la concentration en tritium dans l’eau de la Loire a atteint 310 Becquerel par litre", une valeur plus de trois fois supérieure à celle à partir de laquelle le code de la santé publique prévoit, pour les eaux destinées à la consommation humaine, des investigations "immédiates" afin de déterminer si des "radionucléides artificiels" (comme l'uranium) sont présents.
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Si la détection de ce taux laisse envisager une pollution radioactive de l'eau, il n'est pas nocif en lui-même pour autant. L'Organisation mondiale de la santé considère en effet comme une "valeur guide" celle de 10.000 Bq/L pour le tritium dans l'eau de boisson, pour une consommation de deux litres par jour. En revanche, le taux de tritium dans des eaux vierges de toute source de radioactivité n'est pas censé excéder une dizaine de Becquerel.
"Nous demandons aux autorités que tous moyens soient mis en place pour ramener les taux de tritium dans l’eau de rivières et des nappes phréatiques à une valeur proche du «bruit de fond» afin de ne pas porter atteinte à l’environnement, et d’autre part pour éliminer totalement ce radioélément dans les eaux destinées à la consommation" , a fait savoir l'ACRO dans son communiqué.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a répondu que le gendarme du nucléaire "mènera des investigations pour trouver l'origine de ce taux détecté" à Saumur et qu'il "réexaminera les registres mensuels des rejets des centrales de la région concernée". Mais "il n'y a pas de risque pour l'environnement ni pour le public", a assuré l'ASN.
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