Affaire Maëlys : l'enquête se précise sur ce qu'il s'est passé la nuit du drame
Les zones d'ombre se réduisent petit à petit dans l'affaire de la disparition de Maëlys de Araujo après les éléments communiqués à l'issue de l'audition de Nordahl Lelandais par les juges d'instruction jeudi 30.
Si le principal suspect nie toujours son implication, les heures de ses déplacements hors de la salle des fêtes sont maintenant connues avec certitude.
Nordahl Lelandais, qui s'est invité à la soirée tout en connaissant les mariés et étant ami avec certains convives, s'est absenté une première fois des lieux à 21h49 pour revenir à 22h08. Il a fait de même une deuxième fois à 22h33 pour revenir à 23h09. Les deux fois, il est retourné au domicile de ses parents, où il réside également, dans la commune de Domessin à environ cinq minutes en voiture des lieux de la fête. Ce serait lors d'une de ces deux absences qu'il serait notamment rentré pour changer un short prétendument taché de vin (et de vomi selon certaines versions). Sa mère, encore éveillée lors de la visite, a confirmé les faits.
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A 2h45, la petite Maëlys est vue pour la dernière fois en vie, par sa grand-mère. L'enfant a passé plusieurs instants dans la soirée aux côtés de Nordahl Lelandais qui lui aurait montré plusieurs photos de ses chiens sur un téléphone mobile. A 2h46, Nordahl met son téléphone en mode avion et quitte la soirée en voiture. Une minute plus tard est prise la fameuse image, par une caméra d'une intersection à Pont-de-Beauvoisin (côté Savoie), d'une voiture avec une silhouette vêtue de blanc sur le siège passager. Les juges soupçonnent le véhicule d'être l'Audi A3 de Nordahl Lelandais. Ce dernier nie. Une vingtaine de minutes après le départ de l'homme, les noceurs s'aperçoivent que l'enfant n'est plus là. 39 minutes après la mise en mode avion, le téléphone est remis en mode "normal" et devient de nouveau repérable par les bornes. Nordahl vient de revenir à la salle polyvalente. A 3h57, alors que les gendarmes sont prévenus et que les invités ont cherché en vain la petite, Nordahl Lelandais rentre chez lui.
Le dimanche 27, dans l'après-midi il est entendu pendant plus d'une demi-heure par les gendarmes, comme l'ont été les 180 invités du mariage. En sortant libre de son audition, il va nettoyer sa voiture pendant plus de deux heures, avec une minutie extrême. Un élément troublant qu'il expliquera par la vente prochaine de son véhicule. Le 30 août il est mis en garde à vue pendant 20 heures avant d'être libéré le 31. Lorsque tombe les résultats d'une analyses ADN confirmant la présence de la fillette dans son véhicule, contrairement à ses déclarations initiales, il est de nouveau arrêté, mis en examen et incarcéré le 3 septembre.
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L'homme est actuellement mis en examen pour enlèvement et, nouveauté depuis jeudi, pour meurtre. Les juges d'instruction présument donc (tout en prenant en compte la présomption d'innocence pour Nordahl Lelandais) que la fillette de huit ans au moment des faits est morte assassinée. Dans l'hypothèse de l'implication de l'ancien militaire de 34 ans, cela signifie qu'en moins de 40 minutes celui-ci aurait enlevé l'enfant (à 2h46 précisément) puis l'aurait mise à mort et aurait caché son corps dans un laps de temps qui, prenant en compte la durée possible du meurtre et de sa dissimulation, ne laisse qu'une zone d'action géographiquement réduite. Pourtant, les fouilles massives n'ont pas permis jusque-là de retrouver l'enfant.
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