Gilets Jaunes à Paris : la manifestation de tous les dangers à Concorde samedi ?
Après des jours de manifestations, de blocages et d'opérations-escargots pour protester contre la hausse à venir des prix du carburant et plus généralement contre la politique -jugée par beaucoup comme austère- d'Emmanuel Macron, les gilets jaunes comptent à nouveau se réunir en masse.
Un nouveau rassemblement est en effet prévu à Paris samedi 24 novembre. Mais les contours de cet évènement ne sont pas clairement définis. Ni légalement établis d'ailleurs.
Lundi 19, un premier appel à manifester a été lancé sur Facebook et près de 200.000 personnes y ont répondu favorablement. L'organisateur appelait "tout le monde, camions, bus, taxis, VTC, agriculteurs" à monter à Paris.
Depuis, d'autres groupes rejoignant cette initiative ont été créés sur le réseau social et d'autres appels à manifester ont aussi été publiés sur Twitter.
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Sauf que mardi 20, alors que Jean-Luc Mélenchon accusait l'exécutif de brimer les gilets jaunes, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a déclaré qu'un rassemblement place de la Concorde ne serait "pas possible". Et ce pour une question de sécurité.
Il est difficile pour les autorités d'encadrer une manifestation à cet endroit. En partie à cause de la proximité du palais de l'Elysée.
Et ce samedi-là, ce sera d'autant plus impossible qu'une autre manifestation prévue de longue date, contre les violences sexistes et sexuelles, doit partir de la place de la Madeleine (qui est très proche de la Concorde) à 14h.
Mais pour beaucoup, d'après de nombreux commentaires circulant sur les réseaux sociaux, cela ne changera rien. Des centaines voire des milliers de gilets jaunes sont déterminés à venir manifester place de la Concorde, que les statuts aient été déposés en préfecture ou pas.
si un million de gilets jaunes se présentent à la concorde samedi la police ne pourra rien faire !!!!!
— FERRI (@sbsbelini48) 21 novembre 2018
Les "gilets jaunes" pourront manifester à Paris samedi, mais pas à la Concorde... n’importe où... on ira #GiletsJaunes #23NOV2018 pic.twitter.com/HLSxV8aMiv
— Viking (@dodominique42) 21 novembre 2018
Sérieux.... Il est interdit, d'interdire !. Tous a la concorde... Samedi.
— Marco du 42(@Avemarcus42) 21 novembre 2018
Le gouvernement pense réellement que les gens n'iront pas manifester samedi à Paris ??!! Mdr ! Nan mais sérieux... Ils interdisent de manifester à la concorde samedi... En quel honneur ? On ne pouvait pas interdire aux gens de manifester et là plus possible ? #GiletsJaunes
— GéNéRaTiOnDéSoBéIsSaNtE (@Christelmylene) 20 novembre 2018
Dans le même temps, alors que le gouvernement reproche aux gilets jaunes l'absence d'interlocuteurs clairement identifiés et officiels, certaines têtes d'affiche du mouvement tentent d'organiser légalement le rassemblement.
Pour qu'une manifestation soit légale, il faut remplir une déclaration officielle et la déposer en préfecture trois jours avant le début de ladite manifestation. Mardi soir, la Préfecture de Paris n'avait reçu aucun formulaire, qu'il s'agisse d'un rassemblement place de la Concorde ou ailleurs.
Dans le cas où les gilets jaunes se présenteraient tout de même en masse à cet endroit, et que ce ne soit plus un rassemblement mais un attroupement, ils se risqueraient à des poursuites en justice.
Ceci est une déclaration de manifestation. Elle doit être renseignée en cas de manifestation et déposée en mairie ou en préfecture 3 jours francs avant le début de celle-ci. Pour les démarches à suivre, consulter https://t.co/5BdiI2MHjF pic.twitter.com/JosJcVhFsv
— Préfet de la Saône-et-Loire (@Prefet71) 20 novembre 2018
Selon le code pénal, "constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l'ordre public".
"Un attroupement peut être dissipé par la force publique après deux sommations de se disperser demeurées sans effet, adressées par le préfet, le sous-préfet, le maire ou l'un de ses adjoints, tout officier de police judiciaire responsable de la sécurité publique, ou tout autre officier de police judiciaire, porteurs des insignes de leur fonction", stipule aussi le texte de loi.
Et si les manifestants qui ne se plieraient pas à ces règles portent une arme, les sanctions peuvent aller jusqu'à 100.000 euros d'amende et sept ans d'emprisonnement, en fonction des circonstances et de l'importance des débordements.
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