130 féminicides en 2017, déjà 30 en 2019 : vers une année noire ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 14 mars 2019 - 11:29
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Des pancartes à l'effigie d'une jeune femme tuée par son ex-compagnon lors d'un rassemblement le 6 octobre 2018, à Paris, contre les violences faites aux femmes
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© Philippe LOPEZ / AFP/Archives
Déjà 30 femmes ont été tuées suite à des violences entre le 1er janvier et le 3 mars, un constat très alarmant.
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Julie Douib a été tuée par son ex-conjoint le 3 mars dernier sur L'île Rousse en Corse, devenant ainsi la 30e victime de féminicide en France depuis le 1er janvier. Alors que 130 femmes sont décédées suite à des violences en 2017, l'année 2019 pourrait être bien pire.

Les chiffres font froid dans le dos. Déjà 30 femmes sont mortes suite à des violences entre le 1er janvier et le 3 mars dernier. La dernière affaire, très médiatisée, était le meurtre de Julie Douib.

Cette mère de famille de 34 ans a été tuée par son ex-conjoint sur L'île Rousse en Corse. Le suspect lui a tiré dessus à deux reprises. Elle avait porté plainte plusieurs fois contre cet ex-mari violent au cours des six derniers mois.

Elle est donc devenue la 30e victime de féminicide en 2019. Un constat très alarmant. Car le nombre de tels crimes en 2017 s'élevait à 130, en 2019 si les meurtres continuent à ce rythme (une mort tous les deux jours), le nombre de victimes pourrait s'élever à 176.

A voir aussi: Marches blanches pour Julie, 30e victime de féminicide en 2019 en France

Cela représenterait une augmentation de 35% alors que les chiffres de 2018 n'ont pas encore été dévoilés par le gouvernement.

Il pourrait cependant y avoir une explication à cette large augmentation de meurtres, comme l'a expliqué une administratrice du groupe Facebook "Féminicides par compagnon ou ex", qui recense bénévolement les meurtres de femmes.

"Plus les femmes revendiquent leurs droits et leur liberté et plus les hommes sont violents. Tous ces messages qui disent aux femmes de partir, de porter plainte mais rien pour les protéger ensuite. Les juges aux affaires familiales qui laissent des droits de visite aux hommes violents ce qui met les mères encore plus en danger. Avec de moins en moins de places en foyer d'hébergement, l'aide sociale à l'enfance qui ne fonctionne pas, les femmes sont livrées à elles-mêmes avec leurs enfants", a-t-elle expliqué au Figaro le 6 mars dernier.

Si la parole se libère donc, certaines femmes ne sont pas toujours bien protégées. "Scandalisée" par le meurtre de Julie Douib, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, reconnaissait elle-même que tout n'était pas fait pour protéger ces femmes.

"On passe notre temps à dire aux femmes qu'elles doivent parler, qu'elles doivent déposer des plaintes. Et on déploie des moyens pour cela. (…) Collectivement il y a une responsabilité importante et c'est intolérable, injustifiable, et ne comptez pas sur moi pour justifier cela. Qu'une femme qui va déposer des plaintes, qui va déposer des mains courantes ne soit pas d'avantage protégée".

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