Accident de car en Gironde : ce que l'on sait

Avec 43 morts, dont un enfant, le bilan encore provisoire du terrible accident de Puisseguin ce vendredi 23 aurait pu être encore plus lourd sans le courage du chauffeur du car accidenté. Enchaînement des faits, victimes, réactions: le point sur le drame.

Le pays est sous le choc du pire accident de la route qu'elle a connu depuis plus de trois décennies. Quarante-trois personnes, dont un enfant de trois ans, on trouvé la mort brûlées vives suite à une collision entre un car et un camion, ce vendredi matin 23 octobre sur une petite départementale de la Gironde. Voici le point de ce que l'on sait, ce vendredi en fin d'après-midi, sur ce drame.

> Les faits

Il était aux alentours de 7h30, ce vendredi matin, à la sortie du village girondin de Puisseguin. Le chauffeur d'un poids-lourd de transport de bois circulant à vide a perdu le contrôle de son véhicule, qui s'est déporté sur la file de gauche de la route avant de se mettre "en portefeuille" (la remorque repliée contre la cabine de traction) dans un virage à droite. Le car, venant en sens inverse, n'a rien pu faire pour éviter le choc. Tout juste le conducteur de l'autocar, voyant le choc arriver, a-t-il eu la présence d'esprit d'ouvrir les portes de son véhicule avant l'impact. Un geste salvateur qui lui a ensuite permis de sortir puis de revenir extraire huit personnes de son car, bientôt rejoint par un automobiliste. Les réservoirs s'étant percés suite à la collision, les autres n'ont eu aucune chance et ont été prises au piège dans le car devenu un brasier.

Le conducteur du camion est également décédé dans l'accident. Dans sa cabine les secouristes ont découvert, en début d'après-midi, le corps d'un petit garçon âgé de trois ans. RTL avance qu'il pourrait s'agir du fils du chauffeur, une information que les autorités n'avaient pas confirmé ce vendredi en fin d'après-midi.

> Les victimes

Au total, 43 des 51 personnes impliquées dans l'accident y ont trouvé la mort. Il s'agit essentiellement de passagers du car, des retraités qui partaient pour une excursion dans le Béarn, à Arzac, au Musée du jambon de Bayonne. Tous ou presque étaient originaires du petit village situé à moins de dix kilomètres des lieux de l'accident, Saint-Palais-et-Cornemps, et des hameaux alentours. Tous faisaient partie du même club du troisième âge. La maire de Petit-Palais, Patricia Raichin, a par exemple perdu trois membres de sa famille dans cet accident.

Peu d'informations ont été communiquées dans l'immédiat sur le chauffeur du camion et l'enfant découvert dans la cabine. Le premier serait un employé d'une société de transport basé dans la Mayenne, tandis que le second pourrait être le fils du conducteur, selon des sources proches du dossier qui n'ont pas été officiellement confirmées.

Parmi les huit rescapés, quatre ont été grièvement blessés. Deux ont été brûlés sur une large partie du corps, deux autres ont subi d'importants traumatismes crâniens. Le chauffeur du car et trois passagers sont indemnes.

Du fait des graves brûlures qu'ils présentent et de la difficulté de leur désincarcération, l'identification des corps n'a pu commencer vendredi et devait débuter samedi matin.

> Un virage dangereux?

Au croisement des départementales 17 et 123, sur les lieux de l'accident, la route est à la fois étroite et sinueuse. "Je connais bien cette petite route que je fréquentais souvent à bicyclette. C'est une route absolument merveilleuse qui serpente entre les vignobles et les bois, et qui se trouve sur les coteaux de Saint-Emilion. Ce virage où a eu lieu l'accident est un virage dangereux et accidentogène", a déclaré le député de la Gironde Noël Mamère sur Europe-1. Puis de souligner: "ça pose donc la question de savoir si on doit continuer à gaspiller des milliards d'euros dans des projets d'autoroutes et de grandes infrastructures, au détriment de l'entretien et de la sécurité des routes départementales".

Le président de la région Alain Rousset a pour sa part précisé que la route était en bon état.

> Les réactions

"C'est un choc terrible pour la France. (...) La France et les Français sont en deuil", a réagit Manuel Valls sur les lieux de l'accident où il s'est rendu dès la fin de matinée. Accompagné du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et du secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, le chef du gouvernement a annoncé que "afin de faire toute la lumière sur les causes de cet accident, les experts de l'Institut de recherche de la gendarmerie ont été immédiatement dépêchés sur les lieux, et l'enquête, sous l'autorité du procureur, commence immédiatement".

Aussitôt la nouvelle connue ce vendredi matin, François Hollande, en déplacement en Grèce, a réagi pour assurer que "le gouvernement est totalement mobilisé" et qu'il se rendrait sur place "le moment venu". Des annonces fortes en matière de sécurité dans les transports pourraient ainsi suivre dans les prochaines heures, à l'image de celles prises par François Mitterrand au lendemain du drame de Beaune qui avait fait 53 victimes, dont 44 jeunes enfants, en juillet 1982.