Accidents de chasse : un député crée la polémique en proposant d'interdire le VTT
La mort d'un vététiste, tué par un chasseur samedi 13 en Haute-Savoie, a une nouvelle fois provoqué un vif débat entre "pro" et "anti". Alors que la pratique est déjà critiquée par les défenseurs des animaux, la question s'est orientée sur la dangerosité de la chasse pour les promeneurs. Au point que certains ont été jusqu'à réclamer son interdiction pure et simple au nom de leur sécurité.
Le tweet d'un député LREM en réaction à cette proposition a créé une vive polémique et l'indignation de nombreux internautes. "La chasse ne dure que 4 mois par an. Pourquoi ne pas interdire le VTT pendant la Chasse?", a interrogé Alain Perea, élu de la deuxième circonscription de l'Aude.
Une déclaration qui a suscité des moqueries sur le côté ubuesque de la mesure, certains mettant également en cause une inversion coupable des responsabilités entre le chasseur et la victime. Face à la tempête, le député a présenté ses excuses, assurant que ses propos "maladroits" et "mal interprétés" visaient à souligner la nécessiter de trouver un moyen pour que "chacun puisse vivre sa passion en tout sécurité".
Évidement je regrette ce tragique accident
— Alain Perea (@PereaAlain) 19 octobre 2018
Ce tweet maladroit,et dans tous les cas mal interprété, voulait exprimer que nous devons travailler ensemble à mieux partager nos territoires pour que chacun puisse vivre sa passion en toute sécurité plutôt que de se rejeter mutuellement https://t.co/x8sBTM9nwF
Le drame qui s'est déroulé sur le territoire de Montriond restait inexplicable près d'une semaine après les faits. Selon les premiers éléments de l'enquête, le cycliste qui portait des couleurs vives était parfaitement identifiable et la visibilité dégagée.
"Il n’y a rien qui puisse expliquer pourquoi il a tiré", a reconnu le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen. "Il a cru voir un sanglier là où des millions de personnes auraient vu un mec sur un vélo". La fédération des chasseurs de Haute-Savoie a également condamné "un acte accompli visiblement sans respect des consignes élémentaires de sécurité, qui imposent notamment d’identifier avant de tirer".
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Les premières constatations semblent également indiquer que le tir aurait été effectué à l'horizontale, alors que la règle pour le gros gibier est de réaliser des tirs "fichants", avec un tireur plus haut que sa cible pour que la balle finisse sa course dans le sol.
Durant la saison 2017-2018, l'Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a relevé 13 accidents mortels dont trois sur des "non-chasseurs". "La très grande majorité des accidents mortels restent liés à un manquement aux règles élémentaires de sécurité et en particulier au non-respect de l’angle de sécurité de 30°, à un tir sans identification et à une mauvaise manipulation de l’arme", précise-t-elle.
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