Accusé de viols, il aurait torturé son co-détenu pour qu'il avoue à sa place
C'est le procès d'un homme accusé de crimes sexuels en série qui s'est ouvert à Douai (Nord). Erwan G. est en effet soupçonné d'avoir violé trois jeunes femmes (en plus de quatre tentatives). Il aurait violenté ses victimes, des étudiantes qui rentraient de soirée, en pénétrant à leur domicile muni d'un pied-de-biche et d'un couteau.
Mais, au-delà des faits sordides et de la douleur des victimes, c'est un autre élément qui rend le dossier particulièrement atypique. Erwan G., qui conteste les faits qui lui sont reprochés et qui reste présumé innocent, aurait forcé l'un de ses co-détenus (il était en détention provoisoire) à avouer à sa place dans des courriers plusieurs éléments du dossier.
Mardi 19, c'est un en effet Christopher Renault, 28 ans, et condamné à 18 ans de prison pour trois viols en 2012 qui est venu témoigner. Et qui a expliqué comment celui qui est dans le box des accusés lui a fait vivre l'enfer derrière les barreaux pour lui extorquer de faux aveux.
"Il m'a forcé à écrire des courriers pour que je prenne les victimes sur mon dos, m'a tabassé, m'a violé en cellule" commence celui qui, handicapé léger, s'exprime avec difficulté. "Il m'a fait manger comme un chien, m'a racketté, m'a fait faire des tatouages". En plus de ce traitement, l'homme devait subir des claques, des coups dans les parties génitales, et assure avoir été violé comme gage à l'issue d'une partie de cartes.
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Le témoin rentre ensuite dans les détails de la machination tentée par l'accusé. Le juge d'instruction a reçu en effet plusieurs courriers signé de la main de Christopher Renault s'accusant des viols reprochés au suspect: "C'est Erwan qui m'a forcé à les écrire, pour me faire passer pour un malade. Erwan faisait un brouillon, moi je recopiais sur la feuille. Puis il brûlait le brouillon, le jetait dans les toilettes et tirait la chasse d'eau".
Les débats prennent une tournure étrange, entre ces faits pour le moins insolites avancés par un homme qui est lui-même un criminel sexuel décrit par les experts qui l'ont analysé comme un "débile vaniteux, incapable de réfréner ses pulsions sexuelles", et un accusé qui s'emporte contre ce témoignage… sur un point précis: "Je ne suis pas homosexuel, il n'a pas à dire ça!".
Le verdict du procès d'Erwan G. est attendu vendredi 22.
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