Affaire de pédophilie à Villefontaine : le directeur d'école filmait ses agressions
Le directeur d'école de Villefontaine (Isère), mis en examen et écroué il y un an pour des viols sur des élèves, avait filmé ses agressions pédophiles, a-t-on appris ce vendredi 25 de sources concordantes. "Les enfants avaient parlé d'appareils photos, de caméras. On a retrouvé les supports informatiques. Cela a été un peu difficile pour les parents que je défends de voir leurs enfants sur des photos extraites de vidéos", a décrit Me Patrice Reviron, avocat de plusieurs parties civiles.
Une source proche de l'enquête a confirmé ces informations à l'AFP. Romain F., 46 ans, avait effacé ces vidéos lorsqu'il a su que l'affaire allait éclater "et il a fallu des recherches informatiques poussées pour retrouver des éléments oubliés ou mal effacés", a précisé cette source. Le parquet de Grenoble et les avocats de l'enseignant n'ont pas souhaité faire de commentaires.
La justice soupçonne l'ancien directeur d'école d'avoir imposé "par surprise" des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu'il appelait "un atelier du goût", durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter. La justice a dénombré 61 victimes potentielles dans différents établissements scolaires où a officié l'enseignant. Ce dernier disait "qu'il avait été désinhibé par un traitement reçu à l'été 2014" et affirmait ne pas avoir eu de tels agissements avant cette date, selon Me Reviron. Or, "sur les supports informatiques, il y a des actes antérieurs", affirme l'avocat. Ces photos et vidéos n'ont a priori pas été diffusées sur internet, selon la source proche de l'enquête.
D'après les investigations, l'enseignant "a consulté des sites pédopornographiques depuis le début des années 2000", a ajouté l'avocat. En juin 2008, Romain F. avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu (Isère) à six mois de prison avec sursis avec obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Mais cette condamnation n'avait pas été assortie d'une interdiction d'entrer en contact avec des enfants, ni signalée à son administration de tutelle, alors même qu'elle figurait à son casier judiciaire.
Les ministères de l’Éducation et de la Justice ont pris depuis des mesures destinées à améliorer la communication de telles informations entre leurs services.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.