Affaire Maëlys : l'enquête annulée et le suspect relâché ? Réponse ce jeudi
Ce jeudi 30, ce sera sans doute un tournant dans l'affaire Maëlys qui va se jouer. On ne connaîtra aucun nouvel élément sur la disparition de la petite fille, et tout se jouera loin de la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin où la malheureuse enfant s'est volatilisée dans la nuit du 26 au 27 août en marge d'une fête de mariage.
La Cour d'appel de Grenoble doit se prononcer en effet sur la requête en nullité déposée par la défense du principal suspect Nordahl Lelandais. Motif de la demande? Les trois premières auditions de l'ancien militaire devant les gendarmes lors de sa garde à vue (à l'issue de laquelle il sera brièvement libéré avant d'être mis en examen). Celles-ci n'auraient pas été filmées, ce qui va à l'encontre de l'article 64-1 du code de procédure pénale (source Légifrance) qui indique qu'en cas d'affaire criminelle, une captation vidéo est obligatoire. En cas de matériel défectueux, une mention précise doit être incluse dans le procès-verbal.
Une décision favorable à la défense pourrait amener à l'annulation des trois premières auditions, et donc à la sortie du dossier de plusieurs éléments qui, s'ils ne sont pas à charge, n'ont pas été clairement expliqués par le suspect. En cas de victoire de la défense, il ne sera plus possible de se reposer sur ces approximations pour alimenter la partie "à charge" de l'instruction, dans l'attente d'une nouvelle audition.
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Concrètement, l'accusation ne pourra plus se reposer sur l'élément du short tâché et déchiré, mais que l'on a jamais retrouvé, et qui a motivé l'une des absences du suspect à la soirée. Il sera exclu également de faire peser une suspicion sur le lavage de la voiture extrêmement minutieux le lendemain des faits, à un niveau qui semble sans rapport avec le simple fait de vendre le véhicule.
L'ensemble de l'enquête va-t-elle s'effondrer en cas d'annulation? Pas forcément. En effet, l'élément réellement à charge –le seul d'ailleurs– n'a pas été obtenu lors des 20 heures initiales de garde à vue. C'est en effet une trace ADN montrant que Maëlys est bel et bien rentrée dans la voiture de l'ancien militaire. Or celui-ci avait nié dans un premier temps avant de reconnaître l'évidence lors d'une deuxième interpellation. Un mensonge qui a conduit l'homme de 34 ans derrière les barreaux et fait de lui le seul suspect avéré de la disparition. Cet élément à charge ne devrait pas être annulé.
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Reste cependant à savoir à quel moment Nordahl Lelandais a expliqué aux gendarmes que l'enfant n'était pas montée dans sa voiture. Si c'est lors de ces premières auditions qu'il a menti aux enquêteurs, alors ces propos seront effacés, et le suspect n'aura effectivement pas menti. Restera alors un suspect qui reconnaîtra que la petite est passée brièvement dans son véhicule et qu'il n'a jamais démarré avec l'enfant à son bord. Un scénario qu'aucun autre élément ne viendrait démentir en l'état actuel de l'enquête, pouvant remettre en cause l'incarcération du suspect.
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