Affaire Maëlys : l'accusation a-t-elle volontairement ignoré des témoignages favorables à Nordahl L. ?
Pour Alain Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais, le principal suspect dans l'affaire Maëlys, ce sont des témoignages précis et réitérés qui viennent battre en brèche la version dévoilée par le procureur de la République jeudi 30 novembre, lors d'une conférence de presse. Celui qui a défendu de vive voix son client sur le plateau de BFMTV lundi 4 assure en effet que la fillette n'a pas disparu à 2h45 du matin, mais bien après, sans doute entre 3h15 et 3h30. "Avec une quasi-certitude qu'avant 3h30, personne ne s'inquiète de la disparition de Maëlys et à cette heure-là, Nordahl Lelandais est dans la salle, tout le monde le voit" explique le défenseur de l'ancien militaire. Ce dernier est en effet revenu à la salle à 3h25 (après être parti à 2h46), selon les éléments réunis par les enquêteurs. Aussi, si la fillette a vraiment disparu entre 3h15 et 3h30, soit Nordahl Lelandais n'était pas revenu dans la salle polyvalente (et n'a donc pas pu l'enlever), soit il était là, et ne s'est donc pas enfui avec la petite.
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Mais pourquoi dans ce cas le procureur Jean-Yves Coquillat ne s'est pas appuyé sur ces témoignages accréditant cette thèse, qui proviennent pour certains de proches de Maëlys et qui ont été répétés à plusieurs reprises lors des premières auditions? Pour Alain Jakubowicz la réponse est simple et cinglante: ces témoignages accréditant la thèse qui innocenterait Nordahl Lelandais ont volontairement été écartés du dossier. "A 3h00, il y a une vague de départ d'invités et Maëlys est dans la salle. Maëlys n'a pas disparu. A 3h15, le cousin de la mère de Maëlys quitte le mariage et la croise et lui parle", a expliqué Maître Jakubowicz, qui s'indigne que "tous ces témoins" soient "passés par perte" par le parquet.
Or, comme le rappelle d'ailleurs BFMTV, le procureur de la République a admis que l'instruction avait effectivement écarté deux témoignages du dossier "sans en préciser la raison". Les deux témoignages qui disent justement que Nordahl Lelandais était bien dans la salle au moment ou l'enfant a disparu et que cette disparition a été remarquée bien après 3h du matin? Ce fait est encore difficile à confirmer. Si Alain Jakubowicz l'affirme (mais rappelons qu'il est avocat du suspect et non pas juge d'instruction), rien ne filtre du côté de l'enquête sur la disparition de Maëlys.
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Reste un élément: combien de témoins exactement affirment que la fillette a disparu plutôt vers 3h15 ou 3h30, ce qui pourrait disculper l'ancien militaire qui dort en prison depuis le 3 septembre? Alain Jakubowicz ne le détaille pas précisément. Si le nombre de deux semble certain, difficile de savoir s'ils sont plus nombreux. Or, c'est peut-être la masse des témoignages des autres invités qui justifient pour l'accusation la thèse de l'horaire fatidique fixé à 2h45. Pour rappel, pas moins de 180 personnes étaient invitées au mariage et selon un témoignage recueilli par France-Soir, il restait environ la moitié des convives au moment où l'alerte a été donnée.
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