Tariq Ramadan : pourquoi son alibi le jour du viol est remis en cause
Rebondissement dans l'affaire Tariq Ramadan. L'islamologue controversé accusé de viol par deux femmes voit son alibi mis à mal concernant l'agression présumée qui aurait eu lieu à Lyon le 9 octobre 2009, selon la plaignante.
La défense avait notamment argué que Tariq Ramadan, actuellement mis en examen, ne pouvait pas se trouver à Lyon dans l'après-midi quand aurait eu lieu l'agression, puisque son vol n'atterrissait qu'à 18h35. Mais la réservation de billet d'avion censée le démontrer a été égarée dans la procédure.
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Mais c'est un autre document qui vient relancer le débat sur cet alibi. En effet, le Muslim Post s'est procuré un planning relatif à la conférence qu'avait ce jour-là donné l'islamologue à l'Union des jeunes musulmans. Il indique une arrivée à 11h15 à l'aéroport de Lyon. Selon le média, Tariq Ramadan avait bien à l'origine prévu d'arriver à 18h35 mais aurait par la suite décidé d'avancer son déplacement, ce qui expliquerait l'existence de la réservation perdue.
Mais la valeur de ce nouveau document est à prendre avec précaution. Quand bien même il serait authentifié, il ne démontre pas à lui seul que Tariq Ramadan était bien à Lyon puisqu'il aurait très bien pu changer à nouveau ses projets. Et encore moins qu'il a utilisé ce temps pour agresser sexuellement la victime présumée. En revanche, si les enquêteurs venaient à confirmer qu'il est bien arrivé plus tôt, cela irait dans le sens d'une volonté de dissimuler sa présence à Lyon au moment des faits dénoncés.
Tariq Ramadan a été mis en examen pour viols le 2 février dernier. L'une des deux plaignantes, une femme de 40 ans qui a choisi le pseudonyme de "Christelle" et souffre d'un handicap physique, accuse l'universitaire de l'avoir violée et frappée lors de leur unique rencontre à Lyon en 2009.
La seconde plaignante, Henda Ayari, accuse, elle, Tariq Ramadan de l'avoir violée à Paris en 2012. Cette ancienne salafiste devenue militante féministe avait déjà raconté la scène dans son autobiographie en 2016, mais en désignant son agresseur présumé par un pseudonyme.
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