Affaire Théo à Aulnay-sous-Bois : deux jeunes condamnés à six mois ferme pour des violences urbaines

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 février 2017 - 08:51
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Ces deux jeunes condamnés pour des faits "d'embuscades" n'ont pas été placés sous mandat de dépôt.
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Si à Aulnay-sous-Bois, la situation s'est quelque peu apaisé avec les apples au calme de Théo, victime d'un viol présumé lors d'une arrestation, deux jeunes ont été condamnés mercredi 7 à Bobigny à six mois de prison ferme pour les violences de ces derniers jours.

Deux jeunes ont été condamnés mercredi 7 à Bobigny à six mois de prison ferme pour les violences de ces derniers jours à Aulnay-sous-Bois, où la tension a cependant baissé d'un cran après l'appel au calme de Théo, victime d'un viol présumé lors d'une arrestation.

Ces deux jeunes condamnés pour des faits "d'embuscades" n'ont pas été placés sous mandat de dépôt. Egalement jugés mercredi, trois autres jeunes, poursuivis pour les mêmes faits, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis. Un sixième prévenu, accusé de jets de pierre à l'encontre des forces de l'ordre, a été relaxé.

Onze mineurs, présentés au juge des enfants pour "embuscade", ont par ailleurs été placés sous le statut de témoin assisté. Quatre autres jeunes seront jugés jeudi, un pour "outrages et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique", un autre pour "dégradation" et "outrages", deux pour "complicité de violences sur personne dépositaire de l'autorité publique", a indiqué mercredi le parquet de Bobigny.

Mercredi soir, trois à quatre cents personnes ont brièvement manifesté à Nantes, sous haute surveillance, contre les "violences policières et en soutien à Théo". Ils étaient 200 environ à Rennes. Quelques centaines de personnes se sont aussi rassemblées à Paris, pour la deuxième soirée consécutive, pour dire leur colère face à cette affaire qui a suscité l'indignation dans la classe politique et les quartiers populaires.

Théo, jeune homme de 22 ans dit avoir été victime le 2 février d'un viol avec une matraque lors d'une interpellation violente aux 3.000, une cité d'Aulnay-sous-Bois. Toujours hospitalisé en raison de graves blessures dans la zone rectale, il s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Un des quatre policiers impliqués dans l'arrestation a été mis en examen pour viol et les trois autres pour violences volontaires en réunion dimanche. Les quatre ont été suspendus.

Mercredi vers 22H, la situation était "assez calme" en Seine-Saint-Denis où seuls quelques petits incidents étaient recensés, a indiqué une source policière. Des incidents avaient eu lieu dans plusieurs communes du département dans la nuit de mardi à mercredi, après plusieurs soirées d'échauffourées à Aulnay-sous-Bois.

Dix-sept personnes avaient été interpellées mardi soir, dont cinq à Aulnay-sous-Bois, pour "violences, dégradation par l'incendie et menace de mort". Une vingtaine de véhicules ont été brûlés mardi, mais il y a eu très peu d'affrontements avec les forces de l'ordre et peu d'agressions de policiers.

A Tremblay-en-France, une dizaine de personnes ont été intoxiquées au monoxyde de carbone après le jet d'un cocktail Molotov dans un bâtiment. Le poste de police municipale a également été endommagé. Un chauffeur de bus avait été légèrement blessé à l'occasion d'un jet d'objet incendiaire "dans les environs" de Clichy-sous-Bois.

En réponse à ces incidents, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a annoncé mercredi à l'AFP qu'il allait "renforcer" les effectifs dans les quartiers et "doubler" les crédits dédiés à des actions concourant au "rapprochement police-population", en référence à un appel à projets mis en place en 2015 et qui sera doté de 1,5 million d'euros, contre un million actuellement. Mardi 7, François Hollande s'est rendu au chevet de Théo à l'hôpital, d'où ce dernier a appelé les jeunes de son quartier à ne "pas faire la guerre" et à "rester unis".

En référence aux violences qui s'étaient produites les nuits précédentes dans sa cité, où des policiers menacés ont procédé à des tirs de sommation à balles réelles, le jeune homme a dit vouloir retrouver sa ville "comme il l'avait laissée". Cet appel et la visite du chef de l'Etat ont eu un "impact" sur les habitants de la ville, a dit à l'AFP Nordine, 44 ans, qui vit aux 3.000. "Moi, j'en ai eu des frissons", a-t-il ajouté.

La jeune victime, fan de foot, qui portait un maillot de l'Inter Milan lors de la visite du chef de l'Etat, a été invité mercredi par le club italien à venir voir un match dès que son état de santé le lui permettrait.

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