Affaire Vincent Lambert : la famille convoquée par le CHU de Reims pour une consultation sur l'arrêt des traitements
Un peu plus d'un mois après l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) autorisant l’arrêt des soins de Vincent Lambert, le CHU de Reims, où le tétraplégique en état végétatif est hospitalisé depuis 2008, a convié ses proches afin de donner leurs avis sur une nouvelle procédure en vue d’une décision d’arrêt des traitements. Pour ce faire, les membres de la famille de Vincent Lambert ne seront pas réunis autour de la même table mais reçus en plusieurs groupes successifs par le Docteur Daniela Simon, la chef du service qui prendra décision finale.
Selon une information du Monde, la praticienne devrait annoncer la tenue dès la semaine prochaine d’une réunion "collégiale" de plusieurs médecins. Ces derniers devront donc déterminer si de nouvelles expertises médicales de Vincent Lambert son nécessaires, comme le réclament les parents du malade, une de ses sœurs et un demi frère, où si l’on pourra prochainement arrêter de l'hydrater et de le nourrir artificiellement, comme le voudrait son épouse Rachel, ses six autres frères et sœurs, son neveu François et la mère de ce dernier.
Mais le docteur Simon ayant fait partie de l’équipe qui a décidé à deux reprises d’arrêter les traitements, les parents de Vincent Lambert craignent une mascarade. "Je crains que cette procédure ne soit qu’une mascarade visant à donner un habillage juridique à la précédente décision d’arrêt des traitements", assure en effet leur avocat, Jean Paillot. Réclamant une nouvelle expertise neurologique et orthophonique, il s'est dit prêt à contester toute nouvelle décision d’arrêt des traitements devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne puis, le cas échéant, devant le Conseil d’Etat.
Depuis le 5 juin où la CEDH a rendu son verdict, les parents de Vincent Lambert, catholiques traditionalistes, remuent ciel et terre pour que leur fils soit maintenu en vie. Persuadés que son état de santé s’améliore, ils ont multiplié les démarches médiatiques, administratives et judiciaires pour obtenir gain de cause. En vain, puisque la CEDH a fait savoir début juillet qu’elle rejetait leur demande de révisions de l’arrêt des soins. Quant au recours devant le Conseil d’Etat, annoncé par leurs avocats, il n’a finalement pas été déposé.
Désespérée, Viviane Lambert, la mère de Vincent a dénoncé ce mercredi une "affaire politique". "On se sert de Vincent pour faire passer la loi sur l'euthanasie. Mais qu'on ne se serve pas de mon fils. (...) Il est hors de question que je baisse les bras. Qu'on me le donne si on ne veut plus s'occuper de lui ", s’est-elle insurgée ce matin au micro d’Europe 1, tandis que dans l’autre camp, François Lambert, le neveu de Vincent, s’exprimait à l’antenne de BFMTV.
"J’aime à penser que ça pourrait être la fin et que Vincent soit débranché très rapidement (…) Je n’ai pas envie que Vincent revienne sur les devants de l’actualité tous les trois mois. Je suis convaincu qu’il n’aurait pas voulu vivre comme ça (…) Ce n’est pas l’image que j’ai envie que Vincent donne, ni celle que j’ai envie de donner de Vincent", a déclaré celui qui, dans une tribune parue dans l’Obs lundi 13, appelait déjà à "un épilogue de l’affaire".
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