Agression au cri d'"Allah Akbar" : une suspecte ni radicalisée, ni irresponsable
La personnalité de la femme qui a attaqué au cutter la clientèle et les employés d'un magasin E.Leclerc à La Seyne-sur-Mer au cri d'"Allah Akbar" reste difficile à appréhender ce mardi 19, deux jours après les faits.
Les enquêteurs devaient en effet définir s'il s'agissait là de l'acte d'une personne radicalisée ou souffrant de troubles psychiatriques. En garde à vue, elle a confirmé les témoignages selon lesquels elle a dit avoir agi selon la volonté d'Allah et avoir traité les personnes présentes de "mécréants".
Toutefois, aucun élément de radicalisation n'a été repéré dans son parcours et lors de leur perquisition à son domicile, les enquêteurs n'ont trouvé qu'un vieux Coran et un drapeau de l'Algérie. Aucun élément donc qui évoque un lien avec une organisation terroriste comme l'Etat islamique.
Ce qui semblait donc orienter l'enquête vers l'acte d'une déséquilibrée. Le jour même de l'agression, le procureur de Toulon avait ainsi évoqué les "troubles psychiatriques avérés" de l'auteure des coups de cutter.
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Mais l'examen psychiatrique mené depuis a conclu que la femme de 24 ans "responsable des faits, avec aucune atténuation de sa responsabilité. Elle est handicapée adulte, mais handicapée physique". Elle est titulaire d'une carte d'adulte handicapé physique à 80% en raison de problèmes à la hanche.
Cet examen a cependant pour objectif de vérifier si la personne mise en cause est pénalement responsable. L'altération du jugement entraîne en effet l'extinction des poursuites pénales pour irresponsabilité. La simple altération constitue une circonstance atténuante. Le fait que la jeune femme ait été déclarée responsable de ses actes ne signifie donc pas nécessairement qu'elle n'a pas de problèmes psychiques.
En garde à vue, l'assaillante "a eu du mal à expliquer son passage à l'acte qu'elle a décidé le matin. Elle a dit qu'elle était malheureuse dans la vie", a fait savoir le parquet de Toulon. Le parquet de Paris, compétent en matière terroriste, a été tenu au courant des évolutions de l'enquête mais n'a pas été saisi.
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