Agressions sexuelles dans les transports : des dizaines de milliers de victimes par an
Plus de 130.000 personnes, dont 110.000 femmes, sont chaque année victimes d'atteintes sexuelles dans les transports. Un chiffre impressionnant et très inquiétant, issu d'une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), révélée par Le Figaro.
Menée sur deux ans, l'enquête a comptabilisé au moins 267.000 personnes concernées par ces faits, lesquels sont encore plus nombreux puisque près de la moitié des victimes (44%) disent avoir subi" plusieurs actes de même nature".
Egalement très inquiétants, la majorité de ces faits relèvent de l'attouchement, de l'agression ou de la tentative d'agression sexuelle (environ 160.000 victimes), de la caresse au viol en passant par la tentative de baiser forcé.
Lire aussi: Harcèlement et agression sexuelle - 53% des Françaises en ont déjà été victimes.
Les 110.000 autres victimes évoquent des exhibitions sexuelles. On note également le développement de nouveaux comportements comme le "upskirting" qui consiste à soulever la jupe d'une femme pour filmer dessous avec son téléphone, ou encore l'expositions à des images pornographiques. Mais ces actes restent cependant marginaux.
Sans surprise, la grande majorité des victimes (85%) sont des femmes. Les plus jeunes sont les plus concernées, mais le "portrait" de la victime type varie selon qu'il est dressé à l'échelle nationale ou à celle de l'Ile-de-France.
En métropole, environ 2,5% des femmes de 18 à 30 ans ont déjà été victime d'atteintes sexuelles dans les transports, avec une quasi égalité entre les âges. Ce chiffre tombe à 1,5% chez les 31 à 35 ans puis à 0,7% chez les 36-40 ans. Plus d'une victime sur 10 (13%) est mineure.
Mais en Ile-de-France, les agressions et exhibitions sont deux à trois fois plus nombreuses. L'écart est particulièrement visible chez les 18-21 ans. En effet, 7,6% de ces jeunes franciliennes rapportent des atteintes sexuelles (contre 2,3 en métropole).
Le gouvernement prépare pour l'an prochain un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles. Mais ces atteintes, majoritairement des attouchements (53%), sont déjà punissables de peines de prison. L'un des problèmes majeurs est qu'il est aisé pour les agresseurs de disparaître dans les réseaux de transports.
L'ONDRP rappelle donc qu'une réaction rapide, un cri par exemple, peut mettre fin à l'atteinte. Mais elle déplore aussi le fait que l'ampleur du phénomène oblige les femmes à adapter leur comportement par "des stratégies d'évitement, de résignation ou encore de contournement".
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