"Aidez-moi à rentrer en France", l'appel d'une djihadiste française jugée en Irak
Devant la Cour pénale centrale de Bagdad, Djamila Boutoutaou a plaidé avoir été dupée par son mari. Cette djihadiste française de 29 ans a été condamnée mardi 17 à la prison à perpétuité pour appartenance au groupe Etat islamique.
Brièvement rencontré par Le Parisien à l'issue du verdict, elle a lancé un appel pour être rapatrier en France. "Pitié, aidez-moi à rentrer. C’est la seule chose que je demande. Je n’en peux plus!", a-t-elle imploré. "Elle s’est dit prête à entamer une grève de la faim pour obtenir son retour", fait savoir le quotidien. Djamila Boutoutaou, qui a décrit au journal des conditions de détention extrêmement précaires - à 130 femmes et enfants dans 30 m2 avec deux rations de riz et de ratatouille par jour -, a surtout dit craindre "qu'on (lui) enlève (sa) fille".
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Au cours de son procès, elle avait plaidé avoir été dupée par son mari. "Quand je l'ai épousé, il était chanteur de rap, c'est en arrivant en Turquie que j'ai découvert que mon mari était un djihadiste", avait-elle affirmé à la cour. Et d'ajouter: "Je suis une victime. Je le crie haut et fort. J’ai même été battue par mon mari car je ne voulais pas le suivre".
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Dans un communiqué commun, ses avocats Martin Pradel et William Bourdon, qui n'ont pas pu assiter au procès où leur cliente a été défendue par un commis d'office, ont dénoncé les conditions de ce procès. Selon eux, Djamila Boutoutaou, les autorités consulaires françaises qu'elle a pu rencontrer dimanche, et eux-mêmes n'étaient pas informés de l'imminence de l'audience. Ils souhaitent que la France "exige fermement des autorités irakiennes, dans le cadre de la procédure d'appel qui devrait s'imposer, le respect intégral des principes fondamentaux du droit au procès équitable" et qu'elle œuvre au rapatriement de leur cliente et de son enfant, quand sa condamnation sera définitive.
Depuis janvier, 97 femmes ont été condamnées à mort, 185 à la prison à vie, 15 à trois ans de prison et une à un an de prison, selon une source judiciaire. La plupart des condamnées sont Turques, ou originaires des anciennes républiques de l'Union soviétique du Caucase et d'Asie centrale.
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