Menaces de mort et violences contre des militaires à Varces : "pas un attentat" (procureur)

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 29 mars 2018 - 12:04
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Militaires français opération sentinelle
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©Photo AFP/Ian Langsdon
Une voiture a foncé sur des militaires à Varces près de Grenoble ce jeudi 29.
©Photo AFP/Ian Langsdon
Un homme a été interpellé ce jeudi à Grenoble après avoir lancé son véhicule contre des militaires à Varces, sans faire de blessé. Le suspect aurait menacé de mort les soldats avant de leur foncer dessus [Cet article sera mis à jour au fil de l'évolution des événements].

Un homme au volant d'une Peugeot a foncé sur un groupe de militaires qui sortaient de leur caserne située à Varces-Allières-et-Risset, en Isère, une commune près de Grenoble, ce jeudi 29 au matin. Les soldats allaient faire leur footing lorsque l'énergumène les a invectivés, menacés et leur a foncé dessus en voiture. Il était environ 8h15.

Il n'y aurait pas de blessé parmi ces soldats qui appartiennent au corps des chasseurs alpins. Le conducteur du véhicule aurait proféré des insultes ainsi que des menaces de mort et a réussi à prendre la fuite.

Mise à jour à 17h24: Le procureur de la République Jean-Yves Coquillat a donné une conférence de presse pour préciser les faits survenus ce jeudi matin à Varces. En voici le résumé:

- la piste d'un acte de terroriste islamiste est totalement écartée notamment car, s'il a menacé les militaires, le suspect n'a à aucun moment proféré de références religieuses ou invoqué un groupe djihadiste.

- l'intention homicide est écartée également. Il y a bien eu insultes et menaces, mais les violences en sont visiblement restées là. Le suspect n'aurait ainsi pas vraiement foncé sur les militaires, ou en tout cas ceux-ci n'ont eu qu'à remonter sur le trottoir pour éviter la voiture. 

- le suspect est très connu de la justice (25 condamnations inscrites à son casier et de longs séjours en prison), notamment pour violence, mais reste un délinquant de droit commun. Il est totalement inconnu des services antiterroristes et n'a pas été identifié comme radicalisé lors ou après ses séjours derrière les barreaux. 

Bref, malgré l'emballement de ces dernières heures, le magistrat se montre très rassurant: "Nous ne sommes pas dans une affaire de terrorisme, très clairement".

Mise à jour à 14h06: La propriétaire du véhicule utilisé pour foncer sur des militaires a été interpellée à Echirolles, cité de la Ville Neuve. Il pourrait s'agir de la compagne du conducteur présumé de la voiture, arrêté un peu plus tôt à Grenoble.

Mise à jour à 12h54: Selon les informations de BFMTV, la BRI a interpellé un homme, cité de l'Arlequin à Grenoble, suspecté d'être l'individu qui a tenté de percuter en voiture des militaires à Varces ce jeudi matin sans faire de blessé.

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Les faits

Aux alentours de 8h15h, ce jeudi matin, une voiture de marque Peugeot a foncé sur des militaires à Varces-Allières-et-Risset, en Isère. Les soldats sortaient de leur caserne pour un footing au moment des faits. Le conducteur, aurait crié des insultes et jeté son véhicule sur les militaires. Il aurait également proféré des menaces de mort"je vais vous tuer". L'homme a ensuite réussi à prendre la fuite. Un suspect a été interpellé vers midi à Grenoble, commune toute proche de Varces. Les militaires visés avaient en effet pu donner un signalement précis du véhicule, aidant les nombreux membres des forces de l'ordre mobilisés pour tenter de retrouver la voiture.

Les autorités iséroises ont dans un premier temps ordonné le confinement des enfants des établissements scolaires de Varces-Allières-et-Risset par mesure de sécurité. "Ces structures sont à cette heure-ci (ce jeudi en milieu de matinée, NDLR) en situation de confinement. Tout est fermé. Plus d'intrusion dans les bâtiments et cette situation va perdurer, jusqu'à nouvel ordre. Les enfants sont dans des lieux sécurisés et fermés", a fait savoir le maire de la commune. La mesure levée vers 10h30.

Peu avant la mi-journée, Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble, a fait savoir que le conducteur du véhicule incriminé dans l'attaque contre les militaires était "accompagné d'une passagère". Il pourrait s'agir de sa compagne ou ex-compagne. L'individu "avait manifestement une vive rancœur envers les militaires", a commenté le parquet.

La piste d'un attentat terroriste islamiste, dans un premier temps examinée tout autant que la possibilité d'un acte relevant du droit commun, a été écartée fermement par le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves coquillat, ce jeudi lors d'une conférence de presse tenue peu après 17h.

Le contexte

Ces faits sont intervenus moins d'une semaine après l'attentat ayant fait quatre morts vendredi 23 à Carcassonne et Trèbes (Aude) qui a marqué l'opinion, notamment suite au sacrifice du gendarme Arnaud Beltrame.

Lundi 26, un jeune homme de 18 ans qui a été interpelé à Castres dans le Tarn après avoir foncé en voiture sur des militaires du 8e RPIMa (régiment de parachutistes d'infanterie de marine) sans faire de blessé. Il a expliqué qu'il avait fait ça "pour rigoler".

Si les modes opératoires entre les faits survenus à Trèbes et Varces présentaient des similitudes (véhicule qui aurait été volé, attaque contre des militaires), la piste terroriste a toutefois été fermement écartée par le procureur de la République de Grenoble ce jeudi en fin d'après-midi. 

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